La première lecture nous fait le récit de la « négociation » d’Abraham avec le Seigneur à propos de la menace de destruction de Sodome et Gomorrhe : « Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32).
Dans la deuxième lecture, saint Paul nous dit « « Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14).
Et dans l’Evangile : « Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13). C’est sur le thème de la demande et du pardon que le Père Jean-Bernard a bâti son homélie.
Après la messe, l’assemblée est allée en procession vers la chapelle Ste Anne où le Père Jean-Bernard a donné la bénédiction finale avant le pot de l’amitié qui termina ce pardon.
« Ne craignez pas, je suis Anne, Mère de Marie »
Au commencement d’août 1623, au soir d’une journée de travail, et alors qu’il pensait spécialement à sainte Anne « sa bonne patronne », une lumière très vive éclaira la chambre d’Yves Nicolazic, jeune paysan breton qui vécut à Sainte Anne d’Auray (Bretagne, France), et une main apparut dans la nuit en tenant un flambeau de cire. A plusieurs reprises, Nicolazic dans la suite, se verra reconduit la nuit, au long des chemins creux, par un flambeau qui le précédait. Un soir avec son beau-frère, ils verront une Dame blanche avec un cierge à la main au fameux champ du Bocenno. Une autre fois, c’est une pluie d’étoiles qui tombe dans le champ. Mais tous ces événements se déroulent paisiblement, lentement. Et Nicolazic, qui s’interroge, ne change rien à sa vie, sinon de prier encore plus.
Le 25 juillet 1624, veille de la sainte Anne, la Dame apparaît à nouveau le soir sur le chemin, lui dit des paroles pour le rassurer et le conduit chez lui, un flambeau à la main. Nicolazic cependant ne peut rester avec les siens. S’interrogeant sur ces événements, il s’en va prier dans sa grange. C’est alors qu’il entend sur le chemin « le bruit d’une grande multitude en marche ». Mais il n’y a personne sur le chemin !
Puis, dans la clarté, la Dame mystérieuse apparaît et voici qu’elle lui parle : « Yves Nicolazic, ne craignez pas. Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que dans la pièce de terre appelée le Bocenno, il y a eu autrefois, même avant qu’il n’y eut aucun village, une chapelle dédiée en mon nom. C’était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu’elle est ruinée. Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez soin parce que Dieu veut que j’y sois honorée. »
Yves Nicolazic, disent les historiens, s’endormit tranquille. Il allait pourtant falloir encore un an avant que puisse être dite la première messe de sainte Anne au Bocenno Deux chrétiens laïcs l’encouragèrent, M.M. de Kermedio et de Kerloguen : ce dernier, propriétaire foncier du champ du Bocenno promet de le donner pour la chapelle, et il lui conseille de prendre des témoins des faits merveilleux.
Dans la nuit du 7 au 8 mars 1625 sainte Anne apparaît une nouvelle fois, et recommande aussi à Yves de prendre ses voisins avec lui : « Menez-les avec vous au lieu où ce flambeau vous conduira, vous trouverez l’image (la statue) qui vous mettra à couvert du monde, lequel connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis ».
Quelques moments plus tard, les paysans déterraient au pied du flambeau une vieille statue de bois rongée, avec des traces de blanc et d’azur. Trois jours plus tard, les pèlerins commençaient à arriver en foule pour prier sainte Anne devant la statue. C’était la réalisation de cette prophétie à Nicolazic de la multitude en marche. Multitude qui ne s’est pas arrêtée jusqu’à nos jours.
La première messe officielle sera célébrée, par décision de l’évêque, le 26 juillet 1625, devant une foule immense, estimée à 100.000 personnes. A partir de ce jour, Yves Nicolazic devient bâtisseur. Il dirige les travaux, conduit les charrois volontaires de pierre ou d’ardoise, les abattages de bois, paie les entrepreneurs, et tout cela avec sagesse et probité, lui qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler autre chose que le breton. Et la chapelle construite, il s’efface, quitte le village de Keranna pour laisser toute la place à sainte Anne et aux pèlerins innombrables.
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