L’Eglise ferme la porte de l’année liturgique C pour l’ouvrir sur l’année liturgique A. Elle nous propose pour l’année A, comme d’habitude, l’évangile de saint Matthieu. D’après les écritures, Matthieu, c’était quelqu’un qui tenait un poste de douane à Capharnaüm. Un matin, Jésus l’appelle et lui demande de laisser de côté les registres pour le suivre. Matthieu explose de joie, il suit Jésus. Il invite ce dernier à dîner chez lui.
Sans vouloir faire une homélie, je nous propose de suivre Jésus à la suite de saint Matthieu.
Trois remarques fondamentales ressortent de cette courte phrase :
1) La personne qui appelle c’est Jésus. Il a appelé Matthieu pour laisser ses registres avec des lois d’exploitation, avec des lois d’appauvrissement, avec des lois de corruption, peut-être aussi des lois d’exclusion. Sans réfléchir, sans même penser à ses biens, à ses enfants, ni à ses petits-enfants, il s’en va, non pas tristement, mais dans la joie.
2) Après cet appel, Matthieu a retrouvé sa joie de vivre parce qu’il a cru en celui qui l’a appelé. Il a fait une relecture de sa vie. Il a vite compris que les registres qu’il tenait ne lui avaient pas donné de bonheur.
Il était probablement trop plongé dans le temporel et dans le matériel, il n’avait pas la possibilité de prendre du temps pour contempler la beauté de la vie et la grandeur de celui qui donne la vie. Un catéchumène du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier a témoigné le jour de son appel décisif : « J’ai été très heureux de faire, pour cette demande de baptême, une relecture de mon parcours. »
3) Matthieu invite Jésus à dîner chez lui. Il est difficile d’inviter un étranger si, d’abord, on ne se sent pas à l’aise avec la personne. Je dirais, il est même impossible d’inviter un ennemi à dîner chez vous. Le geste de ce douanier veut dire combien il était en admiration devant Jésus : il l’a invité à partager sa table.
Quelle joie pour Jésus de sauver Matthieu ! Il y a beaucoup de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, nous dit Jésus dans la parabole de la brebis égarée. Quelle joie pour Matthieu d’être avec Jésus ! Il voulait vraisemblablement faire comme les disciples sur la route d’Emmaüs qui ont demandé à Jésus de rester avec eux. C’était le cas pour saint Pierre dans l’évangile de la Transfiguration : « Maître il est bon que nous soyons ici. »
Notre diocèse nous propose également d’aller nous-mêmes à la rencontre du Christ avec saint Matthieu, dans la joie. Et cette joie nous donnera la force de vivre.
Père Jean Bernard