Nous sommes au troisième article sur le Credo que nous voulons plus ou moins détaillé avec nos limites théologiques et intellectuelles. Nous laissons, pour le moment, la phrase affirmant « Le Christ est né de la Vierge Marie ». Nous y reviendrons au mois de mai.

Retable de la collégiale
Je crois en Jésus Christ, qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts.
Je vais m’appuyer sur saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens (chapitre 15 : verset 14 et suivants) : « Et si Christ n’est pas ressuscité, vide est notre foi, vide est notre prédication. »
Cette foi reçue le jour du baptême qui, selon l’enseignement de l’Église, nous offre la possibilité de plonger dans la mort du Christ afin de pouvoir ressusciter avec Lui. Confesser que le Christ a souffert, a été crucifié, est mort, a été enseveli et est descendu aux enfers, c’est se rappeler qu’Il est un homme. Il a tout partagé avec nous à l’exception du péché. C’est dire, en d’autres termes, qu’en Marie Il a pris chair de la chair de l’humanité. Le Christ n’est pas différent de nous. Comme Il est Fils de Dieu, nous sommes aussi fils de Dieu. Mais nous, nous sommes fils dans le Fils.
Dans la deuxième partie de ce paragraphe nous confessons que le Christ est ressuscité le troisième jour d’entre les morts. De ce fait nous croyons en un Christ mort et ressuscité. D’où son passage de la mort à la vie. Et par ce passage de la mort à la vie, le Christ a sauvé l’homme du péché et l’a appelé à la vie éternelle. La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple si bien que Jésus a le pouvoir même sur la mort, d’où découle sa divinité.
Pourtant, dès les premiers temps de l’Église, des hérésies[1] ont jalonné l’histoire au sein même de l’Église, parmi lesquelles l’ébionisme et le docétisme.
D’après les Ébionites, Jésus n’était pas Dieu mais le seul juste ayant accompli parfaitement la loi. Tandis que pour les Docètes, Jésus n’était pas homme mais Dieu. Or, dans ce paragraphe que je commente, l’Église confesse un Christ qui est totalement Homme et Dieu.
La résurrection est le pivot de la foi chrétienne, mais elle est toujours difficile à admettre, car elle fait entrer dans une nouvelle perspective nous plongeant dans un mystère qui dépasse la compréhension humaine. Ce n’est pas sans raison que, lors de la messe, avant l’anamnèse, le célébrant proclame : « Il est grand le mystère de la foi. » Si nous parlons de la résurrection, il ne s’agit plus de revivre, de retrouver la vie d’avant la mort, mais d’entrer dans une vie nouvelle dont Jésus est le premier vivant. Il nous ouvre un “passage” qui est le sens du mot “Pâques”. Croire en la Résurrection de Jésus, c’est croire aussi à notre propre vie éternelle sous une forme encore inconnue.
Croire à la Résurrection du Christ exige aussi de notre part de faire de “petites résurrections”, dans notre existence quotidienne. J’appelle petites résurrections, les efforts que nous faisons tous les jours dans le respect de la dignité humaine, dans la pratique de la charité, dans le respect de la liberté de chacun et de chacune.
Oui, Christ est ressuscité, alléluia alléluia. Sur nous la mort n’a aucun pouvoir !
[1] Doctrine, opinion contraire émise au sein de l’Église catholique et condamnée par elle.
