
Du 22ème au 26ème dimanche du Temps Ordinaire….. mais les textes eux n’ont rien d’ordinaire. Ils sont même d’une précision et d’un réalisme assez percutants.
Dès la 1ère lecture du 1er dimanche le ton est donné : « Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité… tu trouveras grâce devant le Seigneur. La condition de l’orgueilleux est sans remède car la racine du mal est en lui. L’idéal du sage c’est une oreille qui écoute. »
Et la dernière phrase de l’Évangile du dernier dimanche verra le riche qui demandait que ses frères puissent être prévenus de son sort pour qu’ils se convertissent, se faire répondre : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts ils ne seront pas convaincus. »
Voilà pour l’importance des textes que nous allons entendre !
Les grands textes sur la miséricorde divine sont là depuis l’Exode et le veau d’or jusqu’au fils prodigue. Mais ces textes concernent aussi la vie juste du croyant et le thème central est la justice dans les rapports avec les autres en réponse au commandement de Dieu dans l’Ancien Testament et de Jésus dans l’Évangile.
Les mots riches et pauvres sont très souvent employés et la catégorie des plus faibles décrite dans le détail depuis le premier texte d’Amos (8ème siècle avant J.C.) jusqu’à l’Évangile de Luc au 1er siècle !
Juste 900 ans de comportements contraires à la charité … ou quelques siècles de plus ? Jusqu’à nous ?
Relisons Amos et laissons l’écho se faire avec d’autres situations !
« Écoutez ceci, vous qui écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays, car vous dites : « Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu, le malheureux pour une paire de sandales. Nous vendrons jusqu’aux déchets du froment ! » »
ou encore :
« Couchés sur des lits d’ivoire ils inventent, comme David, des instruments de musique ; ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël ! Ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus. »
Il suffit de changer quelques mots et cela sonne très actuel !
Face à cela l’avertissement de Jésus (Luc 16,13) : « Vous ne pouvez pas servir à la foi Dieu et l’argent », ou encore (14,13-14) : « Au contraire quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles et tu seras heureux… »
L’Évangile de Luc (14,25-33), le 22ème dimanche, est celui qui donne la clef pour devenir disciple du Christ. Après deux exemples de situations où celui qui va s’engager prend le temps de réfléchir Jésus dit que, pour le suivre, il faut renoncer à son passé à ses attachements v33. « De même celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple. »
Ce renoncement c’est celui de Paul qui de persécuteur devient témoin, celui de Philémon à qui Paul dans sa lettre demande de faire librement ce qui est bien et d’accueillir son ancien esclave comme un frère, celui des Pharisiens à qui Jésus demande d’accueillir les pauvres et le nôtre quand nous acceptons de nous laisser bousculer par ces textes.
Petit clin d’œil très actuel dans la lettre de Paul du 25ème dimanche : « J’insiste avant tout pour qu’on fasse des prières de demande, d’intercession, d’action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’état et tous ceux qui ont des responsabilités afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité en hommes religieux et sérieux. »
…et le Dieu que nous prions est celui du psaume 145 !
Edith Pérennès