Le nouveau Testament : Saint Luc
Faire passer un chameau par le trou d’une aiguille (Lc 18, 24-25)
C’est tenter quelque chose d’impossible ou de très difficile. Cette expression fait référence à l’échange entre Jésus et un homme riche. « Qu’il est difficile à ceux qui ont les richesses de parvenir dans le royaume de Dieu ! Oui il est plus facile à un chameau d’entrer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
Suer sang et eau
Quand il s’agit de se plaindre nous usons souvent de superlatifs pour dire que nous avons fait un grand effort. L’origine se trouve dans Lc 22,44. « Pris d’angoisse il priait plus instamment et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient à terre. »
Porter sa croix (Lc 23,26)
C’est endurer une épreuve qu’on ne peut partager avec autrui. Jésus lui-même portera sa croix en tombant plusieurs fois. Dans le même ordre d’idées on utilise les expressions comme vivre un calvaire : subir une épreuve interminable et très douloureuse ainsi qu’un chemin de croix.
Notons aussi toucher du bois et croix de bois, croix de fer, relevant de la superstition mais dont l’origine relève bien de la croix du Christ.
Le bon larron
Ce terme larron aujourd’hui vieilli vient du latin latro qui signifie voleur. Il se retrouve dans des expressions comme les proverbes : l’occasion fait le larron, s’entendre comme larrons en foire c’est-à-dire à merveille, ou le 3ème larron, celui qui tire profit de la querelle de deux autres personnes. Dans l’Evangile de Luc, au Ch 23, peu avant la mort du Christ, entouré de deux voleurs, les trois personnages étant déjà en croix, le mauvais larron se mit à insulter Jésus. Mais le bon larron prit la défense du Christ, se repentit et reconnut en lui le Sauveur. Jésus lui répondit : « En vérité je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »
Crucifier quelque chose ou quelqu’un
Signifie anéantir totalement. On l’utilise beaucoup en langage sportif. Par exemple : la prestation du champion de ligue 1 a crucifié les espoirs de ses adversaires.
« Arrivé au lieu appelé le Crâne, ils crucifièrent Jésus ainsi que les deux malfaiteurs » (Lc 23,33).
La croix et la bannière
Lorsque quelque chose est difficile à réaliser, on dit parfois que c’est la croix et la bannière. Cette expression d’origine italienne date du 15ème siècle. Lors de processions religieuses, la croix était placée à l’avant du cortège et les bannières devaient suivre. Les processions étaient difficiles à organiser. Nous le constatons encore aujourd’hui quand il s’agit de trouver des volontaires pour porter les bannières ! On comprend donc que cette expression désigne des complications ou difficultés.
(A suivre)