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« Noli me tangere » – Fresque de la basilique Saint-François d’Assise par Giotto ( vers 1320)

Au matin de Pâques …

Les deuils, même les plus cruels, ne dispensent pas de l’observance du sabbat. D’ailleurs, Marie elle-même tint à se conformer en tout point aux prescriptions rituelles de ce samedi qui était aussi jour de Pessah. Elle aurait aimé, bien sûr, se rendre au tombeau, pleurer tout son soûl son fils défunt, mais pour l’heure, l’important était d’honorer le Très-Haut par l’accomplissement des saintes lois d’Israël. Son sacrifice rejoignait celui de Jésus. Si le Fils de Dieu avait accepté de mourir pour nous, sa Sainte Mère devait accepter de vivre sans lui.

Le jour suivant, le premier jour de la semaine, la Vierge vit entrer en trombe Magdeleine tout affolée et euphorique. Elle était essoufflée. Elle était revenue en courant depuis le tombeau de Jésus jusqu’au Cénacle, la grande pièce où Jésus avait pris son dernier repas et où les disciples étaient rassemblés. Puis elle était repartie vers le tombeau, retournée au Cénacle, et enfin venue jusqu’ici, toujours en courant, au pied du mont des Oliviers, pour avertir Marie de ce qu’elle avait vu.

« De grand matin, je suis allée au tombeau du Maître, raconta Magdeleine, la voix haletant au rythme de sa respiration. Il faisait à peine jour. Des gardes à moitié endormis m’ont laissée passer. C’est alors, à ma grande surprise, que je me suis aperçue qu’on avait roulé l’énorme pierre qui barrait l’entrée de la grotte ! Intriguée et apeurée, je me décide à aller prévenir les disciples au Cénacle…

– Cela fait une bonne distance, reprend ton souffle Magdeleine, dit Marie, étonnamment sereine. Mais la narratrice était si exaltée qu’elle reprit derechef :
– Au Cénacle, j’ai trouvé Simon Pierre et le disciple que Jésus aimait, Jean. Je leur dis : “On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis.” Mais Thomas déclara :
“Le chagrin te fait perdre la raison, Magdeleine… Allez, va, tout est fini !
– Allons Thomas, lui répliqua Jean, Magdeleine est meilleure et plus brave que nous.
– Bon, trancha Simon Pierre, en tout cas on peut toujours aller voir…
– Avec tous les Romains qui traînent, c’est risqué, jugea Matthieu.
– J’ai été suffisamment couard jusqu’ici, Matthieu, alors moi, maintenant, j’y vais, décida Pierre. Tu viens avec moi, Jean ?”

« C’est ainsi que Pierre et Jean coururent au tombeau et j’y retournai moi aussi. J’arrivai quand Jean sortait du sépulcre. Il semblait bouleversé. Les linges étaient là, bien en place, le linceul, le suaire, mais le corps, lui, n’y était plus. J’eus envie de leur dire : “Ah, vous voyez bien, qu’est-ce que je vous avais dit !” Mais je n’avais pas le cœur à cette fanfaronnade. Et tandis que les disciples rentraient au Cénacle faire leur rapport, je restai dans le jardin de Joseph d’Arimathie, pensive. »  

Magdeleine interrompit un moment son récit pour reprendre son souffle. La Vierge l’écoutait, attentive, mais avec ce petit air de compassion polie et de jubilation qu’ont les auditeurs d’une histoire déjà connue.

« En pleurant, poursuivit la narratrice, je me penchai pour voir l’intérieur du tombeau, quand deux anges tout de blanc vêtus m’apparurent, qui disaient :

“Femme, pourquoi pleures-tu ?
 – Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis
”, répondis-je.

Puis, m’étant retournée, je vis un homme que je pris pour le jardinier, ou l’un des gardiens.

“Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? me dit-il.
– Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je l’enlèverai ”,
suppliai-je l’inconnu.

« C’est alors qu’il m’a dit : “Marie” avec cette voix d’amour et de tendresse qui ne laissa place en moi à aucun doute. C’était bien lui et il m’appelait par mon nom ! Aussitôt je m’écriais : “Rabbouni.” C’est par ce terme affectueux que j’appelais le Maître, tu sais, Marie. Or il était là, ressuscité, devant moi ! J’aurais voulu me jeter à ses pieds, les lui embrasser, le serrer pour le sentir vivant !

– Comme la bien-aimée du Cantique », interrompit la Vierge. Et elle se mit à citer de mémoire : « Avez-vous vu Celui que mon cœur aime ? À peine avais-je dépassé les gardes que j’ai trouvé Celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi et ne le lâcherai point. » En disant ces mots, Marie se souvenait du temps où, avec Joseph, ils avaient retrouvé Jésus âgé de douze ans, le troisième jour, dans le temple de Jérusalem. Comme elle l’avait serré, alors, contre son cœur ! Magdeleine, qui ne connaissait guère les Écritures et qui avait hâte de finir son récit, continua.

« Comme je m’approchai du Maître pour l’étreindre, il me dit : “Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” Comme il avait disparu, j’ai couru au Cénacle pour l’annoncer aux disciples comme il m’avait dit de le faire. J’ai été prise pour une folle, tu penses ! Alors je suis venue ici, pensant que toi au moins, Marie, tu me croirais. »

Pour toute réponse, la Vierge prit Magdeleine dans ses bras en entonnant le plus vibrant des Magnificat. Bien sûr qu’elle la croyait ! Elle n’en avait rien dit mais, dès l’aurore, le Ressuscité l’avait visitée. N’est-il pas prescrit aux enfants d’honorer père et mère ? Jamais Jésus n’aurait pu laisser sans nouvelle celle qui l’avait conçu. Marie avoua à Magdeleine qu’elle avait eu, elle aussi, une rencontre avec son fils, qui n’était pas sans ressemblance avec celle qui venait de lui être racontée : « Imma, Maman ! » avait dit le Ressuscité. Et ce mot avait suffi. De qui pouvait-il provenir sinon du Fils bien-aimé, revenu de chez les morts ? « Jésus ! » avait aussitôt répondu la Vierge, reconnaissant instantanément son fils.

Magdeleine avoua qu’elle comprenait mieux alors pourquoi Marie n’était pas venue au tombeau ce dimanche, comme tant d’autres saintes femmes, et même des disciples, l’avaient fait.

Mais ce que Marie ne raconta pas à Magdeleine, pour ne pas lui faire de peine, c’est comment Jésus ressuscité l’avait serrée dans ses bras, lui promettant de l’emmener bientôt avec Lui. De cela et du reste de l’entrevue du Fils et de la Mère au petit matin de Pâques, de leur joie mutuelle et des effusions familiales, rien n’a filtré jusqu’à ce jour.

Extrait du livre « Marie de Nazareth »  par Guillaume de Menthière – Éditions MAME

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Février 2021

Marie et Joseph emmènent Jésus au temple pour le présenter au Père et qu’il lui soit consacré.

C’est guidé par l’Esprit que Syméon reconnait Jésus !
Seigneur, nous te rendons grâce pour les hommes et les femmes qui te consacrent leur vie.
Seigneur, que l’Esprit ouvre les cœurs et aide à discerner la vocation à laquelle tu appelles chacun de tes enfants.

Nous te confions plus particulièrement aujourd’hui ceux que tu appelles à une vie consacrée.

AMEN

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