Au début de cette année pastorale, placée sous le patronage de la petite sainte Thérèse de Lisieux, nous nous réjouissons de cette figure de l’Église et de l’humanité qui a choisi la voix de la petite enfance pour imiter son Créateur et devenir un parfum d’agréable odeur pour sa famille et pour son Église.
Au regard de ce que vit notre monde moderne, marqué par la superpuissance, les moyens de technologies ultramodernes et par les individus à la recherche des auréoles pour le moindre progrès scientifique, la petite Thérèse est appelée « patronne des temps modernes » : il y a là un vrai contraste.
En effet, sa vie naturelle, marquée par l’amour et le service, est, pour toutes les femmes et tous les hommes de l’époque moderne, un témoignage à mettre leurs sciences au service de l’amour : l’amour de Dieu et l’amour du prochain.
« Au cœur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour.»
Née à Alençon le 2 janvier 1873, elle connaitra l’angoisse de la mort de sa maman biologique alors qu’elle n’avait que quatre ans. Cet amour maternel lui sera donné par ses sœurs. Plus tard, elles décidèrent de rentrer au Carmel car l’amour de Dieu les consumait. Le sens de la famille est au cœur de cette vie simple. L’Église deviendra sa famille. Thérèse n’hésitera d’ailleurs pas à écrire « Au cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour. » C’est l’Amour qui fait durer une famille.
La paroisse, le diocèse, l’Église, ne sont-ils pas des familles humaines au sein desquelles se retrouvent les femmes et les hommes qui partagent la même foi malgré la diversité des charismes ? Notre paroisse est une famille dans sa diversité culturelle ; il suffit simplement de voir la constitution de l’équipe sacerdotale pour s’en rendre compte. Mais pas seulement l’équipe sacerdotale ; d’ailleurs, notre nouveau curé écrivait dans le bulletin paroissial : « … C’est tous ensemble, prêtres, paroissiens, baptisés, que nous devons annoncer l’Évangile dans le Centre-Bretagne. » C’est cela la famille : lorsque chacun est une pierre précieuse pour la construction de l’édifice, même si la pierre est fragile et/ou insignifiante, elle est précieuse et utile. Thérèse ne prétendait nullement être utile ou précieuse.
Elle a mis sa puissance dans sa faiblesse et elle a offert totalement sa faiblesse à Dieu et aux hommes afin que Dieu agisse en elle et la transforme. Cette voix de la petite enfance, qu’elle offre à l’Église comme modèle de sainteté, aiderait notre paroisse et notre Église à appeler, rassembler, valoriser chaque homme et chaque femme. A ceux qui pourraient se demander « Comment ferai-je pour être utile à l’Église ? » Prenez pour modèle Thérèse ! Ne rêvez pas faire de grandes choses. « Le Seigneur ne fait pas de distinction entre les petites choses et celles qui, aux yeux des hommes, apparaissent comme grandes. Tout est dans la qualité de l’amour qui accompagne nos actes » et surtout nos actes gratuits, sans attendre de récompense et de reconnaissance, ni d’applaudissements ou de félicitations. D’ailleurs la sainteté de Thérèse à laquelle je nous invite cette année consiste à « faire de manière extraordinaire des choses ordinaires » et de les faire avec beaucoup d’amour et de gratuité.
Ne courons donc plus à la recherche des résultats superpuissants, sans amour, courons plutôt pour des services d’amour faits avec simplicité.
En célébrant ce mois missionnaire, je voudrais vous remercier pour l’accueil que vous m’avez réservé dans votre paroisse. Merci pour les joies et les peines, les tristesses et les angoisses que nous avons partagées ensemble dans la charité fraternelle et dans l’attention mutuelle. J’ai été au milieu de vous comme un serviteur inutile et comme un voyageur dans la nuit qui est passé vite et inaperçu.
« Je serai missionnaire jusqu'à la fin des temps »
J’ai voulu imiter sainte Thérèse, la patronne des missionnaires, fêtée ce 1er octobre, non parce qu’elle a voyagé mais parce qu’elle a prié pour la mission et prié pour les missionnaires au point qu’elle écrit au soir de sa vie : « Je serai missionnaire jusqu’à la fin des temps. » Quelle simplicité ! Eh bien, je vous confie une mission, chers amis, si vous voulez que je revienne l’année prochaine à Rostrenen : priez pour moi afin que je sois un missionnaire simple et humble, disponible et petit, à l’image de ma seconde sainte patronne, Thérèse de Lisieux.
Père Fabien Camara
Le Père Fabien Camara, prêtre togolais, est venu en Centre Bretagne le temps d'un été. Ici au Pardon de la Croix Neuve au Moustoir.