Saint Colomban (543 – 615), fêté le 21 novembre,
est un missionnaire de l’Europe du VIème siècle.
Notre bulletin s’enrichit d’une nouvelle rubrique suggérée par l’EAP, en lien avec les pardons et la culture bretonne.
Saint Colomban naquit vers 543 à Navan, en Irlande et entra au monastère de Semell dans le comté du Donegal. Vers l’âge de 20 ans, il suivit les enseignements de Saint Comgall, au monastère de Bangor, près de Belfast. Il fonda le monastère de Durrow, avant de s’exiler d’Irlande, avec douze compagnons, pour convertir l’Europe.
Aotrou sant Koulmer, ni ho ped,
Skuilhit sklerijenn war ar bed !
Sant Eler, tad al labourer
Pedit’ vidomp gant sant Koulmer
Monsieur saint Colomban, nous vous en prions
Répandez la clarté sur le monde
Saint Eloi, père du paysan,
Priez pour nous avec saint Colomban.
Début du périple
Ils traversèrent la mer d’Irlande et débarquèrent en Cornouailles britanniques avant d’arriver à Saint-Coulomb en Bretagne (Ille et Vilaine).
D’autres chroniques les font arriver dans la presqu’île de Rhuys à Saint-Colomban en Sarzeau ou à Carnac (Morbihan).
Saint Colomban aurait séjourné en Bretagne armoricaine jusqu’en 582, avant de prendre le chemin de l’Est (Austrasie) pour convertir l’Europe : Allemagne, Suisse et Italie.
Fondation de monastères
En arrivant dans les Vosges, en Austrasie, les moines se fixent sur le site d’Annegray et de Fontaine (Haute Saône). Ils construisent des bâtisses de chaume, déboisent, accueillent les malades et forment de nouveaux moines.
Devant le succès des vocations, un nouveau monastère est créé à Luxeuil (Haute Saône). Ils se consacrent à la vie contemplative, le travail manuel, l’éducation, les œuvres charitables et l’évangélisation.
La règle de saint Colomban était très stricte : un seul repas par jour, l’après-midi, sans viande ni vin…
Nouveaux voyages
Saint Colomban refusant de marier Thierry, le petit fils de Brunehaud, et, comme il existait à l’époque un conflit entre l’église celtique et l’église franque, cette dernière profite de ce conflit pour chasser les moines.
Ils remontent alors la Loire jusqu’à Nantes (Neustrie) pensant, de là, regagner l’Irlande.
Une tempête fit échouer leur navire dans le sud de la Bretagne armoricaine. Saint Colomban rencontra alors le roi Judicaël qui l’accueille.
Puis saint Colomban poursuit son périple vers les peuples germaniques. Le groupe passe par Meaux, la Ferté-sous-Jouarre puis Metz, capitale de l’Austrasie.
Ensuite, leur bateau arrive à Mayence, puis remonte le Rhin jusqu’à Bâle.
Un des disciples de saint Colomban, saint Gall, va fonder un monastère à Saint-Gall, en Suisse.
Saint Colomban arrive enfin en Lombardie où le roi lui octroie une terre. Après quelque temps à Milan, il va s’installer dans la vallée de Bobbio. Lui et ses moines y construisent, de nouveau, un monastère. Il y décèdera en 615.
Saint Thaumaturge
Saint Colomban était invoqué pour la guérison des épileptiques, des maladies nerveuses et des dépressions (mal de Saint Colomban). Jusqu’au début du XIXème siècle, les malades étaient enfermés et attachés à des fers dans l’ancienne chapelle Saint-Colomban à Locminé.
À Carnac, c’est à la fontaine qui lui était dédiée que les malades étaient conduits pour des ablutions rituelles.
En plus de ses qualités de soignant, il est également le patron des motocyclistes : un pardon des motocyclistes est organisé chaque année à Camaret sous la protection de saint Colomban.
Amicales laïques
Les Amis Bretons de Colomban, dont le siège est à Saint-Coulomb organisent des périples.
L’association des chemins de Saint-Colomban, réunissant les trois villes de Bangor, Luxeuil-les-Bains et Bobbio, propose aux pèlerins et randonneurs une Via Colombani (pèlerinage) sur les traces du saint.
A visiter
L’église de Locminé qui possède des reliques du saint : une verrière illustrant sa vie, et un tableau du XVIIIème siècle ; à Carnac, des fresques dans la chapelle Saint-Colomban ; à Trébrivan, chapelle Notre-Dame de la Clarté : un sarcophage dit « tombeau de Saint- Colomban » ; une croix à Saint-Coulomb ; une statue à la chapelle de Saint-Colomban à Plounévez-Quintin.
Dans cette chapelle, le pardon est célébré le deuxième ou le troisième dimanche du mois de mai.
Citons, entre autres, deux ouvrages sur sa vie : Jonas de Bobbio : Vie de saint Colomban et de ses disciples – Ed. du Cerf – Paris 1988 ; Jean Markale : Le périple de saint Colomban – Ed. Georg. Genève 2001.
(Sources : Buhez ar Sent, Bernard Rio et Wikipédia)
Brigitte Géléoc
(Sources : Buhez ar Sent, Grand Terrier, Nominis et Bernard Rio)
