Lors de la réouverture de l’église du Haut-Corlay, le 22 octobre, Mgr Moutel nous a présenté le père Sylvain qui arrive sur la zone pastorale de Rostrenen renforcer « l’équipe sacerdotale » avec les pères Jean Bernard, Anselme et Peter. Prêtre religieux, le père Sylvain est originaire du Congo Kinshasa. Ordonné il y a 21 ans, il a connu un parcours très riche avant de venir pour la première fois en France, à Rostrenen, à la demande de notre évêque.
Pouvez-vous vous présenter, père Sylvain
J’ai 57 ans. Je suis né dans la République Démocratique du Congo (RDC), ancienne colonie belge. Ce pays d’Afrique centrale est la 3ème nation la plus peuplée d’Afrique avec 108 millions d’habitants. Mon père était technicien agricole et ma mère ménagère, c’est-à-dire qu’elle s’occupait de la maison. Nous étions 9 enfants mais aujourd’hui seuls 4 sont en vie.
Parlez-nous de votre scolarité
J’ai suivi un parcours normal jusqu’à mes 18 ans. J’ai poursuivi avec des études supérieures en gestion et administration des entreprises, pendant 3 ans. Je suis alors allé au grand séminaire en commençant par une année de philosophie qui est obligatoire. J’ai enchaîné avec la formation religieuse. J’ai effectué une année de postulat au Kasaï, suivie d’une année de noviciat et j’ai prononcé ma première profession religieuse, j’avais 30 ans. J’ai enchaîné par 4 années de théologie et émis ma profession perpétuelle dans la congrégation des « Missionnaires serviteurs des pauvres ». J’ai été affecté dans une communauté, pour ma préparation au diaconat, à Kinshasa. J’ai été ordonné diacre le 21 janvier 2001 et prêtre le 29 juillet suivant, après 7 années de formation religieuse ; j’avais 36 ans.
Parlez-nous de la religion dans votre pays
Notre constitution congolaise garantit la liberté religieuse. Les chrétiens représentent un peu plus de la moitié de la population, dont 90% de catholiques et 10% de protestants. L’autre moitié adhère aux croyances traditionnelles ou n’adhèrent à rien. Les musulmans ne représentent que 2%.
Parlez-nous de votre congrégation
La congrégation des Missionnaires Serviteurs des Pauvres est un institut religieux fondé à la fin du 19ème siècle par le bienheureux Jacques Cusmano, médecin et prêtre sicilien, pour venir en aide aux nécessiteux.
Il avait initié « La Bouchée du Pauvre », en s’inspirant d’une pratique observée dans une famille amie. À l’heure du repas, une assiette était placée au milieu de la table et chacun y mettait de sa nourriture. Un pauvre entrait et il était servi avec dignité. Jacques Cusmano s’est dit : « Si chaque famille pouvait donner une bouchée à un pauvre on nourrirait une multitude de personnes affamées ». Il commença à collecter de la nourriture et des biens de première nécessité pour les pauvres. Plus tard, il créa l’Association de « La Bouchée du Pauvre », puis fonda la congrégation des « Sœurs des pauvres » et celle des « Missionnaires serviteurs des pauvres ». La mission principale des serviteurs des pauvres est l’évangélisation par les œuvres de charité : orphelinats, hospices, maisons de retraite, hôpitaux, écoles, … Ils sont également présents dans la pastorale paroissiale.
La maison mère est à Rome avec des communautés en Afrique, en Amérique, en Asie. Au Congo, nous sommes arrivés en 1961. En France, trois prêtres, que je connais très bien, sont présents sur la grande paroisse de Loudéac depuis 2019.
Quelles missions avez-vous reçues après le séminaire ?
- De 2001 à 2002, je suis resté dans l’équipe de formation pour les jeunes scolastiques à Kinshasa.
- En novembre 2002, je suis parti en Italie pour des études théologiques pastorales à l’université Saint-Jean-de-Latran, tout en étant vicaire en paroisse à Rome.
- En 2006, je suis rentré au Congo comme conseiller de la délégation Congo-Ouganda et formateur dans notre maison de formation à Kinshasa.
- En 2009, j’ai été nommé curé de la paroisse Saint-Lambert à Kinshasa. Nous étions 4 prêtres et nous vivions en communauté.
- En 2016, je suis devenu maître des novices. J’ai toujours aimé transmettre ce que j’avais reçu.
- En 2017, j’ai été élu dans le conseil de ma province. En 2019, je suis rentré en Italie, jusqu’au 8 septembre 2022 où mon supérieur m’a demandé de répondre à l’appel de Monseigneur Moutel pour venir sur la zone pastorale de Rostrenen avec les pères Jean Bernard, Anselme et Peter. Je n’étais jamais venu en France.
Comment se passe votre adaptation ?
Je suis bien accueilli. Le plus compliqué, pour moi, c’est de ne pas avoir le permis de conduire. Je vais donc le passer. J’ai été longtemps à Kinshasa et à Rome et, dans ces grandes villes, j’utilisais les transports en commun.
Grâce à Internet, je reste en lien avec les religieux de Rome et du Congo.
Pour joindre ma famille c’est plus compliqué, je communique par WhatsApp quand ça fonctionne ! Ma mère a 86 ans. J’ai une nièce de 39 ans qui est religieuse à Rome.
En tant que religieux, je suis tenu à une vie communautaire, aussi je retrouve quelquefois mes confrères à Loudéac. Et sur les paroisses de la zone pastorale de Rostrenen, je serai là où je pourrai être utile.
Merci Père Sylvain.
