En ce mois de juin je désire partager avec vous un petit secret pour notre croissance spirituelle en tant que communauté ecclésiale unie dans un même cœur !
Comme nous le savons, dans la piété populaire, chaque mois de l’année a son propre thème fondé sur un aspect de la foi chrétienne.
Le mois de juin est celui du Sacré-Cœur de Jésus, car sa fête est toujours célébrée en juin, 19 jours après la Pentecôte. Cette année, la solennité du Sacré-Cœur tombe le vendredi 16 juin.
Tout commence le jour où sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) reçoit des révélations de la part du Christ. Le 16 juin 1675, Jésus lui demande de promouvoir un élan spirituel en l’honneur de son Sacré-Cœur.
« C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur. »
Un extrait d’une catéchèse de saint Jean-Paul II, consacrée au Sacré-Cœur de Jésus, nous révèle la profondeur du mystère d’amour de Dieu révélé en Jésus le Christ.
Il est important, déclare saint Jean-Paul II, « que la sensibilité des fidèles pour ce message reste vive, car c’est dans le Cœur du Christ que l’amour de Dieu a rencontré l’humanité entière.
Ce message garde une extraordinaire actualité parce que l’homme contemporain se trouve souvent perturbé, divisé, quasi privé d’un principe intérieur qui créerait unité et harmonie en son être et en son agir. Des modèles de comportement très répandus exaltent indûment la dimension rationnelle-technologique de la personne ou, à l’opposé, sa dimension instinctuelle. Le centre de la personne n’est ni la raison pure, ni le pur instinct. Le centre de la personne est ce que la Bible appelle le cœur. »
Cette analyse trouve une application de nos jours. Désormais, l’incrédulité issue de l’illuminisme, qui a longtemps dominé, est dépassée. Les personnes éprouvent une forte nostalgie de Dieu, mais elles ont comme perdu la voie du sanctuaire intérieur où accueillir sa présence : ce sanctuaire est précisément le cœur où la liberté et l’intelligence se rencontrent avec l’amour du Père qui est dans les cieux.
Développée en Europe, il y a deux siècles, sous l’impulsion de sainte Marguerite-Marie Alacoque, la dévotion au Sacré-Cœur fut une réponse au rigorisme janséniste qui avait fini par méconnaître l’infinie miséricorde de Dieu. Elle est une proposition de plénitude authentique et harmonieuse pour une humanité réduite à une seule dimension et tentée de céder à un nihilisme (rejet de toute croyance…) certainement pratique, sinon théorique. Un penseur connu avait annoncé la « mort de Dieu », mais du Cœur du Christ, mort sur la croix, une fontaine éternelle de vie a jailli qui donne l’espérance à tout homme. L’homme a besoin du Cœur du Christ pour connaître Dieu et se connaître lui-même. Il en a besoin pour construire la civilisation de l’amour.
Et voilà le petit secret : au réveil, mes premiers mots :
« Jésus, rends mon cœur semblable au tien ! »