En ce dimanche 21 juillet, nous célébrons le deuxième Pardon du Père Maunoir, comme nous l’a fait remarquer le Père Cosme. Et les lectures de ce jour s’accordent la vie et à l’action du Père Maunoir. Voici quelques extraits de l’homélie du Père Cosme :
Aujourd’hui, les textes nous parlent abondamment du pasteur.
« Je ramènerai le reste de mes brebis, je susciterai pour elles des pasteurs » (Jr 23, 1-6)
Dans la première lecture le prophète Jérémie rapporte les paroles du Seigneur :
« Quel malheur pour vous, pasteurs ! Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage ! »
Le Seigneur constate avec désolation que les pasteurs qu’il a donné à son peuple n’accomplissent pas leur tâche. Ces pasteurs ce sont le roi et les prêtres qui sont la force institutionnelle de gouvernement.
Mais le Seigneur suscite un prophète partout où il y a besoin qu’une voix tonne pour ramener les choses à l’ordre tant auprès du peuple qu’auprès des gouvernants.
À qui peut s’adresser aujourd’hui cette parole et que dénonce-t-elle ?
En retenant cette question, chacun saura mieux se situer face au Seigneur face à la réponse à donner à l’invitation à être prêtre, à être roi, à être prophète, à l’invitation à être berger ou pasteur.
Notre Eglise aujourd’hui est de plus en plus décriée. C’est un exemple. Le monde recherche un nouveau modèle de berger. Dieu s’intéresse à tout ce qui se passe dans le monde et s’il venait aujourd’hui visiter son église, qui serait responsable ? Moi, mais aussi toi. C’est pourquoi la méditation de cette parole de Dieu devrait susciter en nous le questionnement : que dois-je faire ? Que puis-je faire ? Et là revient le rôle du prophète. En attendant de comprendre davantage ce que nous pouvons faire en tant que roi chargé de pratiquer la charité – nous arriverons à cela dans l’Evangile- chacun devrait donc se remettre en cause.
Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer (cf. Ps 22, 1)
Dans le psaume responsorial, le psaume 22 que nous connaissons bien, nous avons répété l’antienne : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ! »
« C’est le cri du peuple de Dieu qui voit que le berger ne joue plus son rôle, mais quand le berger aura joué son rôle, le peuple sait que c’est Dieu qui lui donne la force.
« Le Christ est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité » (Ep 2, 13-18)
Il y eut un temps, cela fait des siècles en arrière, il y eut un prêtre ici, Julien Maunoir. On peut retenir son exemple comme un prêtre qui a agi comme un prophète pour accomplir la mission voulue par Dieu, mission d’unité du peuple de Dieu, mission d’unité de l’humanité.
Dans la deuxième lecture, le Christ notre paix fait cette unité. Telle est la mission du berger : réaliser l’unité du troupeau
Aujourd’hui, bergers que nous sommes, baptisés comme prêtre, prophète et roi, le lieu où se trouve le troupeau est avant tout nos familles. Chacun regarde vers sa famille, se laissant interpeller pour apprécier ce qu’il laisse Dieu accomplir, pour apprécier comment l’écoute de la Parole se traduit en actes pour le bien du troupeau famille dont il ou elle a la charge.
Le Père Julien Maunoir
Le Père Julien Maunoir n’a pas été seulement celui qui prêche la Parole, il a été lui aussi dans sa propre vie, un modèle qui appelle à l’action. On peut retenir encore aujourd’hui son exemple comme un bon pasteur, le pasteur que le cœur de Dieu voulait mais pas pour un seul moment, Dieu l’a voulu pour nous pour tous les temps et Dieu attends que cette terre suscite encore des pasteurs à son exemple.
il a su imiter le Christ pour être celui qui attire le monde pour le confier à Jésus. Notre monde aujourd’hui attend les nouveaux Julien, des nouveaux Père Maunoir dont on ne célébrera pas de sitôt les Pardons, mais qui agiront dans les coins et recoins dans tous les villages, dans toute la Bretagne, tout au moins dans la Cornouaille qui connaît bien le Père Maunoir, pour annoncer cette unité, unité en famille, unité dans la société.
« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.» (Mc 6, 31)
Lorsque cette unité n’est pas réalisée, le prophète qui engage une action se trouve extrêmement fatigué. Jésus vient parce que les bergers que Dieu a suscité pour son peuple n’accomplissaient pas leur devoir, et quand il arrive, après s’être associé les disciples, il les envoie en mission. Cette mission est vaste et grande, ils reviennent donc fatigués. Jésus leur proposera le repos mais ils n’en auront point.
Allons-nous dire aujourd’hui que la société ne crie pas, besoin de paix, besoin d’unité, besoin de communion ? Allons-nous dire aujourd’hui que dans nos familles il n’y a plus besoin de cette quête d’unité et de sérénité ?
Nous allons prier le Père Maunoir de faire de nous des missionnaires pour notre temps, que son exemple ne soit pas seulement occasion de festivités pour nous, mais que son exemple nous engage à des actions nouvelles à travers les associations comme on sait très bien le faire ici , mais à travers aussi une parole vivante, la bonne nouvelle de l’Evangile qui est dans nos cœurs et que nous puissions proclamer cette bonne nouvelle .
C’est l’Evangile qui anime la vie du missionnaire. Nous ne pouvons pas nous en passer aujourd’hui et être sûrs de ramener la paix dans le monde ; Christ est notre paix c’est ce que le Père Maunoir nous a enseigné. Reprenons cette parole, reprenons ces cantiques, et de partout faisons des disciples, des nouveaux Père Maunoir.
Le Seigneur soit avec vous !
Père Cosme Houssou
Appel à témoins
A la fin de la messe, le Père Cosme a lancé un « appel à témoins ».
Le Père Julien Maunoir a été béatifié le 4 mars 1951 par le pape Pie XII. C’est la première étape avant la canonisation qui fera du Tad Mad un saint « à part entière ». Mais pour cela il faut un miracle attribué à son intercession et reconnu par l’Eglise.
Par le Père Maunoir beaucoup de fidèles ont reçu de nombreuses grâces : réconfort, soutien dans les épreuves, guérison, réconciliation, succès dans les examens, dénouement de situations complexes, et bien d’autres encore. A chaque fois, il s’agit d’une sorte de petit miracle. Mais parmi ceux-là, il y a peut-être -sûrement ! – un évènement, une guérison qui ne peut pas s’expliquer d’une façon naturelle, que la science ne peut pas expliquer.
Mais parfois on n’ose pas en parler… Alors pour le Père Maunoir, pour le Tad Mad, pour le Bon Père, de ce qu’il a fait pour nous.
Prière pour la canonisation du Père Julien Maunoir
Dieu Tout-Puissant, Vous avez empli l’âme de Julien Maunoir d’un Amour ardent de Vous et des âmes.
Vous lui avez donné l’envie de dédier sa vie à la cause des Missions en Bretagne, à un moment où la Foi et la dévotion disparaissaient lentement. Il sut ainsi être fidèle à sa devise : « faire la Volonté de Dieu, travailler à Sa Gloire. »
Par son exemple de douceur et d’humilité, son grand Amour pour Vous, son haut sens de la Charité, et son dévouement, il sut conquérir le cœur de tous les Bretons.
Puisse sa sainte vie de missionnaire, toute imprégnée du salut des âmes, être reconnue par l’Église par sa Canonisation, et m’encourager à aspirer à la perfection dans l’Amour de Dieu et la fierté de ma Foi.
Nous Vous le demandons par les mérites de Jésus-Christ, Notre-Seigneur, et par la prière de la Très Sainte Vierge Marie.
Amen !
