Chers frères et sœurs,
Chaque été, il est bon de partir, partir et se refaire, se refaire le cœur et
l’esprit, se refaire le corps et l’âme. Il serait peut-être intéressant de se refaire aussi spirituellement au détour d’une escale estivale dans un lieu saint pour rejoindre les célébrations de jubilés de cette année 2025, une démarche qui commence par la joie de se réconcilier et finit par la liesse fervente et festive des piétés populaires. À côté des « Trois figures de sainteté… » que nous propose notre évêque dans ce numéro estival, sa dernière lettre pastorale du 7 février sur « Le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation », donnée à l’occasion de cette année de grâce, peut bien apporter un rayon de soleil pour luire dans le ciel de notre vie spirituelle tout l’été durant.
Les Équipes d’Animation Pastorale, réunies en inter-EAP, le 13 mai 2025, ont fait un travail d’accueil et d’appropriation de la lettre pour y trouver des moyens d’élaborer quelques outils pastoraux à l’éveil de la joie de la confession sacramentelle.
Chaque paroisse a approfondi un paragraphe du chapitre principal intitulé « La bonne nouvelle du Pardon ». Ainsi les délégués se sont prononcés respectivement :
- Gouarec sur « Accueillir la Parole de Dieu »
- Maël-Carhaix sur « Vivre le Sacrement avec l’Église »
- Corlay / Saint-Nicolas-du-Pélem sur « Témoigner d’une paix possible »
- Rostrenen sur « Recevoir dans la foi toutes les étapes du rituel du sacrement »
Le reste du texte était laissé aux commentaires avisés de l’équipe sacerdotale. Loin de vous faire un compte-rendu des débats qu’a suscité cette relecture du message de notre évêque, je vous assure qu’il s’est agi d’une prise de conscience communautaire ; celle-ci veut porter les sentiments divers qui animent chaque fidèle du Seigneur toutes les fois que l’Église évoque ce sacrement en pleine désaffection de sa dimension personnelle auprès du peuple de Dieu. Les éléments de réflexion et d’analyse ainsi que les propositions pastorales feront l’objet d’un rapport comme participation de notre zone à une démarche synodale de l’Église en terre armoricaine.
Pour ma part, dans un territoire où la célébration des pardons est une fête populaire, l’appel à la réconciliation avec soi, avec l’autre et avec Dieu peut trouver un écho favorable et culturellement joyeux tant sur le plan personnel que communautaire. Le sacrement de la confession est un acte qui libère et procure la joie, parce que c’est un acte de vérité en face de Dieu.
Comme le fait de soigner un sarment apporte la guérison à la vigne entière, ainsi notre démarche personnelle de pénitence est une justice véritable vis-à-vis de l’Église, le corps mystique de Jésus, dont nous sommes membres. Par la démarche de chacun de nous, c’est l’Église tout entière qui célèbre la miséricorde de Dieu et en manifeste la grâce au monde. Plus intime à nous-mêmes, le besoin de prendre soin de notre corps par la bonne alimentation, l’exercice physique, le repos et le suivi par un médecin avisé, suggère l’importance des besoins de l’âme que Jésus veut bien nous procurer par le biais de ses prêtres dans l’Église.
En multipliant de plus belles comparaisons, je sais ne jamais pouvoir convaincre ni l’un ni l’autre de la nécessité de recourir à ce sacrement, car il est un don de Dieu. Reçu comme tel dans la foi, seul le pénitent contrit peut en connaître la beauté et en expérimenter la joie. Plutôt que de nous attarder sur les points de divergence quant aux formes de sa célébration, laissons-nous saisir par l’appel de l’Esprit-Saint qui en mesure le besoin pour nous.
Les fidèles les plus fervents se confessent une ou deux fois par mois mais la discipline de l’Église recommande l’exercice une fois par an. À certaines occasions d’exception, nous confesser nous fait profiter d’une joie plus profonde et plus sincère dans notre communion au Christ. L’année 2025 nous offre bien des opportunités d’entrer joyeusement dans cette démarche de foi. Je ne rappellerai que le jubilé des 400 ans des apparitions de sainte Anne à Nicolazic à Auray ; le pardon de sainte Anne sera présidé, cette année, par un légat du pape Léon XIV. Ce jubilé, comme celui de l’espérance en cours, offre l’occasion d’obtenir les indulgences plénières liées à des démarches de pèlerinages dans bien des sanctuaires et cathédrales en Bretagne, en France et partout dans le monde.
Merci à notre Père évêque dont la sollicitude pastorale sait nous éveiller à la bonne nourriture spirituelle de saison. Puissions-nous retrouver par son message un regain de ferveur à pratiquer les sacrements qui vivifient notre foi au service de la cité de Dieu et notre témoignage devant la cité terrestre. Vous souhaitant un bel été marqué par un renouvellement
de l’amitié avec
Jésus !
Cum Ave Fraterno in Christo !




