« À toutes les personnes, où qu’elles soient, à tous les peuples, à toute la terre : que la paix soit avec vous ! (…) Cette paix provient de Dieu qui nous aime tous et de manière inconditionnelle (…) Dieu aime tout le monde. Le mal ne l’emportera pas. » lance Léon XIV, sous un tonnerre d’applaudissements.
Né à Chicago, en 1955, donc Nord-Américain, missionnaire et relativement jeune, Robert
Francis Prevost a su, dès ses premiers pas, s’affirmer avec un caractère réservé mais ouvert, une simplicité et une émotion qui ont touché les fidèles. Il rejoint l’ordre de saint Augustin, en 1977, est ordonné prêtre en 1982, puis il est envoyé en mission au Pérou, en 1984, où il séduit par sa générosité et sa simplicité : il exercera dans une paroisse périphérique, restant au service des plus humbles, pendant deux décennies. Après avoir été élu prieur général, il devient évêque de Chiclayo, au Pérou, et obtient la nationalité péruvienne. En 2023, le pape François le nomme préfet du dicastère pour les évêques puis, quelques mois plus tard, il le crée cardinal. Devant le fracas du monde, l’appel à la paix du nouveau pape a une résonnance particulière dans une civilisation où la guerre, l’exaltation de la force, le mépris des étrangers et des plus pauvres, le désir d’attiser ce qui polarise et divise les identités se répandent partout. « L’immense tragédie de la deuxième guerre s’est achevée il y a 80 ans, le 8 mai, après avoir fait 60 millions de morts. Aujourd’hui, dans le contexte dramatique d’une troisième guerre mondiale par morceaux, je m’adresse aux grands de ce monde en répétant cet appel toujours d’actualité « Plus jamais la guerre » » (11 mai 2025, lors de la prière du Regina cæli).
Le dimanche 18 mai, au cours de la messe inaugurale de son pontificat, il a reçu le pallium (ornement sacerdotal blanc, brodé de croix) et l’anneau du pêcheur, symboles du pouvoir pontifical. Puis une innovation : le serment d’obéissance.
Dans son homélie il a dénoncé une économie « qui exploite les ressources de la Terre et marginalise les plus pauvres », reprenant les thèmes de son prédécesseur.
Le pape américano-péruvien a décrit ce qui fonde, selon lui, la foi catholique : « Dans l’unique Christ, nous sommes un (…) avec toutes les femmes et les hommes de bonne volonté pour construire un monde nouveau où règne la paix. »
« Frères et sœurs, c’est l’heure de l’amour ! » a-t-il également déclaré, soulignant que « l’importance de la charité de Dieu, qui fait de nous des frères, est au cœur de l’Évangile. »
En choisissant de prendre le même nom que l’un de ses prédécesseurs, Léon XIII, élu en 1878, notre pape se met sous le patronage du premier pape social, une référence aux multiples facettes, nuancée et riche de sens. « Aujourd’hui, l’Église offre à tous un héritage de doctrine sociale pour répondre aux développements de l’intelligence artificielle qui posent des défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail. »
Soucieux de l’unité ecclésiale, il déplorait, avant d’être élu, « le manque d’unité, blessure douloureuse pour l’Église. Nous devons accélérer ce mouvement vers l’unité, vers la communion dans l’Église. »
Il a d’ailleurs gardé sa devise épiscopale « In Illo uno unum » (En Celui qui est un, soyons un). Cette maxime inspirée de saint Augustin souligne bien l’importance de l’unité dans l’Église.
À la fois chef d’état et conscience du monde, un pontife, – sens littéral : jeteur de ponts – entre peuples, entre terre et ciel, – a pour mission première de devenir celui dont le monde a besoin. Pour conclure, redonnons la parole à Léon XIV : « Notre première tâche est d’enseigner ce que signifie connaître Jésus-Christ et témoigner de notre proximité avec le Seigneur (…) communiquer la beauté de la foi, la beauté et la joie de connaître Jésus. Cela signifie que nous le vivons nous-même et que nous partageons cette expérience. »



