Il y a quelques semaines, à la sortie d’une célébration d’obsèques, dans une conversation,
un paroissien me dit :
« La résurrection, c’est quand même une question ! »
La résurrection de Jésus, c’est le cœur de notre foi :
« Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine » dit Saint Paul (1 Co15,14).
Croire en la résurrection est la cause de ma joie de chrétien, de mon engagement.
Imaginons-nous, ce soir de Pâques à Jérusalem, dans la pièce où Jésus s’est montré à ses Apôtres. Il est là, bien vivant, devant eux, Celui qu’ils ont lâché trois jours plus tôt, lorsqu’Il a été arrêté dans la nuit du jeudi au vendredi. Sur ses lèvres, pas un mot de reproche, mais un bonjour paisible et un ordre de mission : « La paix soit avec vous… Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ! »
Jésus est là, tout proche de nous ! Il nous fait aussi comprendre que, désormais, Il sera toujours avec nous comme Il l’avait promis avant sa Passion : « Je ne vous laisserai pas orphelins ; je reviendrai vers vous ». Où que nous allions, Il est là, avec tout l’amour de son cœur. Et Il répand sur nous son Esprit. Ce soir-là, nous dit saint Jean, il souffla sur eux, et Il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ». Quelle joie de savoir que Jésus est sans cesse avec nous et qu’en nous livrant son corps et son sang, Il fait déborder sur nous toute la force de son Esprit !
Dans la mouvance de cet Esprit, Il nous fait entrer dans sa joie de Fils bien-aimé.
Nous pouvons, nous aussi, appeler Dieu « Abba ! » c’est-à-dire « Père » et nous abandonner avec confiance à toutes ses volontés, même lorsqu’Il nous demande de suivre son Fils sur un chemin de croix. Nous savons désormais qu’il débouche toujours sur un matin de Pâques.
Grâce à ce qui s’est passé ce jour-là, nous pouvons enfin donner une réponse originale à tous ceux qui nous disent : « Moi, je croirai à l’existence d’un au-delà de la mort quand quelqu’un en sera revenu ! » C’est précisément l’expérience faite par les Apôtres : ils ont eu le privilège de voir plusieurs fois Jésus bien vivant dans les semaines qui ont suivi son affreux supplice. Ils ont même vu et touché son corps ressuscité : les cicatrices des plaies profondes causées dans ses mains et ses pieds par les clous des soldats et dans son côté par la lance du centurion.
Cette gloire de la résurrection n’est pas seulement pour Jésus, il nous a promis qu’Il nous associerait à sa gloire, nous aussi. Tel est notre avenir. « Je crois à la résurrection de la chair » disons-nous dans le Credo.Il est vrai que, pour vivre à fond cette joie pascale, nous sommes invités à faire confiance à la toute petite poignée d’hommes et de femmes qui ont eu le privilège de Le voir ressuscité.
Depuis vingt siècles des millions de chrétiens ont eu la sagesse de s’intéresser au témoignage de ceux qui l’ont vu ; touchés, ils se sont émerveillés de voir que l’Éternel s’était vraiment manifesté dans notre histoire pour nous révéler l’amour infini de Dieu pour chaque homme.
Yves Poilvet +