Qu’il soit enterré ou incinéré notre corps mort est voué à disparaître. Il n’en restera bientôt plus que de la poussière. Dans ces conditions, notre corps va-t-il vraiment ressusciter ? Comment notre corps va-t-il ressusciter ? Explications de don Guillaume d’Anselme.
Notre corps est voué à disparaître
Qu’il soit enterré ou incinéré, une fois séparé de l’âme qui l’anime, notre corps est destiné à disparaître peu à peu jusqu’à ce qu’il n’en reste quasiment plus rien : au mieux quelques restes momifiés, mais dans la plupart des cas une poussière qui se dissout peu à peu dans son environnement.
Cette pensée, pour peu réjouissante qu’elle soit, traduit la réalité qui attend inévitablement ce corps périssable à plus ou moins long terme. Face à cette loi physique, notre foi en la résurrection de la chair semble saugrenue. Certes, à la suite du Christ (cf. Jn 12, 24), saint Paul compare cette résurrection à la germination d’une graine qui commence par mourir pour pouvoir porter du fruit : « Quand tu sèmes une graine, elle ne peut pas donner vie sans mourir d’abord » (1 Co 15, 36). Il n’empêche que, dans la graine, un principe de vie demeure. Même si elle se décompose pour une part, ce principe de vie va donner la future plante.
Au contraire dans le corps ou dans les cendres après la mort, nul principe de vie ne demeure dans notre corps ou nos cendres. Ce n’est donc pas par un principe naturel que notre corps peut ressusciter. Une fois mort, il n’abrite rien en lui qui puisse le rappeler à la vie.
Notre corps va-t-il vraiment ressusciter ?
Notre espérance en la résurrection se fonde sur la foi surnaturelle et sur la grâce divine du Christ. Il a appelé ce monde à l’existence en le créant à partir de rien. Il est donc aussi capable de nous redonner notre corps à partir de presque rien. Ce petit rien est tout de même notre âme, cette âme immortelle qui correspond à ce corps et à lui seul.
L’Écriture parle d’ailleurs de recréation, ou plutôt de création nouvelle dans le Christ (cf. 2Co 5, 17). C’est donc un corps nouveau que nous recevrons ; un corps recréé, céleste, glorieux, spirituel et impérissable (cf. 1Co 15, 42-44). Ce corps sera nouveau mais sera pourtant dans une véritable continuité avec notre corps terrestre d’aujourd’hui. Ce corps qui aujourd’hui reçoit l’Eucharistie, ce corps avec lequel nous aimons ici-bas et construisons déjà pour une part le Royaume de Dieu.
Comment le corps va-t-il ressusciter ?
Le Christ en effet est venu sauver l’homme dans son intégralité : son âme, son esprit, et aussi son corps (cf. 1Th 5, 23). « Tu ne peux, Seigneur, m’abandonner à la mort, ni laisser ton ami voir la corruption définitive » (Ps 15, 10). À la résurrection de la chair, notre corps glorieux sera donc à l’image du corps ressuscité du Christ : à la fois le même (comme celui du Christ qui a conservé les stigmates de la Passion), et en même temps différent, glorieux (ce qui explique le mal qu’ont les Apôtres à reconnaître Jésus à chacune de ses apparitions). C’est bien notre corps qui est appelé à ressusciter, mais dans un état nouveau sans comparaison possible avec notre état actuel.
Chemin d’éternité n°293, juillet-août 2019.