Des mots ou expressions pour mieux comprendre l’Eglise catholique aujourd’hui
Vous avez récemment pu lire que le père Georges a été nommé « curé in solidum » (en coresponsabilité) des paroisses de Guingamp : notion déjà expliquée dans le bulletin d’octobre.
Depuis le mois de septembre, l’abbé Jean Bernard Fortuma, que la plupart d’entre vous connaissent désormais, a été nommé prêtre Fidei donum au service de nos paroisses. Cette notion, assez mal connue, mérite d’être explicitée.
De quoi s’agit-il ?
Fidei donum, littéralement cette expression latine signifie « don de la foi ». Elle tire son origine d’une encyclique du pape Pie XII, publiée à Pâques, en 1957
(50 ans cette année !). Elle ouvre les Eglises diocésaines à la responsabilité de la mission universelle.
Aujourd’hui il s’agit d’une possibilité pour un prêtre diocésain de servir pendant quelques années un autre diocèse que le sien.
Concrètement une convention est signée entre le candidat, l’évêque du diocèse d’incardination et l’évêque du diocèse d’accueil. La mission dure en principe trois ans, renouvelable une fois.
Entre 1957 et 1982, 950 prêtres français sont ainsi envoyés principalement en Afrique et en Amérique latine.
La crise des vocations a évidemment inversé la tendance : c’est ainsi qu’actuellement ces diocèses lointains envoient à leur tour des prêtres en Europe pour participer à la vie pastorale.
Découvrons maintenant d’autres termes ecclésiaux fréquemment employés.
Prêtre, c’est un homme ordonné par l’évêque au ministère presbytéral. Il s’agit d’un état et non d’une fonction.
Curé, tous prêtres, mais tous les prêtres ne sont pas curés. Ils ont en charge une communauté de fidèles sur un territoire déterminé qu’ils doivent enseigner, sanctifier et gouverner.
Evêque, vient du grec épiskopos, protecteur, surveillant. Aux premières années de l’Eglise, les apôtres établirent, à la tête des communautés chrétiennes, des responsables, appelés épiscopes, pour leur transmettre, en même temps que le don de l’Esprit Saint, les fonctions responsables qu’eux-mêmes avaient reçues du Christ : enseigner, baptiser, célébrer l’Eucharistie, rassembler et conduire. Par leur ordination épiscopale, les évêques reçoivent la plénitude du sacrement de l’ordre. Successeur des apôtres, un évêque est le signe de l’unité de l’Eglise locale. Il est, en principe, le seul à pouvoir donner le sacrement de confirmation confié exceptionnellement au vicaire général ou même aux curés.
Vicaire, vient du latin vicarius, suppléant, assistant. Au sens habituel, on l’emploie pour désigner, dans une paroisse, le collaborateur du curé. Dans ce sens, le terme a quasiment disparu et est remplacé aujourd’hui par « prêtre au service de la paroisse ».
Toutefois le terme est utilisé pour parler du vicaire général, collaborateur direct de l’évêque et du vicaire épiscopal qui seconde également l’évêque dans des domaines particuliers.
Prêtre modérateur, nommé en lien avec une E.A.P. (Equipe d’Animation Pastorale) participe à l’exercice de la charge pastorale d’une paroisse (canon 517,2). C’est un prêtre chargé, au sein d’une structure diocésaine ou paroissiale, de la coordination administrative ou pastorale. Son rôle est d’aider à l’exercice de la coresponsabilité et à l’unité avec l’Eglise diocésaine.
Le père Peter Webb est prêtre modérateur des paroisses de Corlay / Saint-Nicolas-du-Pélem.
Curé modérateur, il coordonne l’action conjointe des prêtres en charge de différentes paroisses voisines ; il répond devant l’évêque de l’exercice de la charge pastorale des paroisses confiées.
C’est ainsi qu’à Guingamp (communauté pastorale de plus de 60 000 habitants), l’abbé Xavier de Guibert, prêtre « in solidum » avec les abbés Guy Marzin et Georges Mutshipayi, est nommé modérateur du groupe.
Coordinateur ou délégué pastoral, nommé pour un temps déterminé, est chargé de veiller à la vie quotidienne de la paroisse, de faire le lien avec les relais.
Cette mission peut être exercée par un homme ou une femme, en l’absence de prêtre résident, mais également en sa présence.
Dans la paroisse de Gouarec, Jean-Pierre Flamery est le coordinateur de l’E.A.P.
Dans les actes du synode (p 37), pour l’avenir, est préférée l’appellation « délégué pastoral ».
Chapelain (ou aumônier), est un prêtre chargé du service religieux dans une église non paroissiale, par exemple une habitation privée avec une chapelle, un sanctuaire, comme Lourdes ou Querrien, un monastère ou un couvent. C’est ainsi que, dans notre zone pastorale, le père Célestin est chapelain de la communauté des Augustines de Gouarec.
Joël Le Biavant et Anne-Marie Boulard
Réf Eglise en Côtes d’Armor (novembre 2017)