En ce moment, je sentis l’émotion la plus douce de ma vie, et il me serait impossible de l’exprimer. La Sainte Vierge m’expliqua comment je devais me conduire dans mes peines, et, me montrant de la main gauche le pied de l’autel, elle me dit de venir me jeter là et d’y répandre mon cœur, ajoutant que je recevrais là toutes les consolations dont j’aurais besoin. Puis elle me dit encore :
« Mon enfant, je veux vous charger d’une mission ; vous y souffrirez bien des peines, mais vous les surmonterez à la pensée que c’est pour la gloire du Bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez point ; dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance. (…) »
Je demandai alors à la Sainte Vierge l’explication des choses qui m’avaient été montrées.
Elle me répondit : « Mon enfant, les temps sont très mauvais ; des malheurs vont fondre sur la France ; le trône sera renversé, le monde entier sera bouleversé par des malheurs de toutes sortes. (La Sainte Vierge avait l’air très peinée en disant cela).
Mais venez au pied de cet autel : là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont, sur les grands et sur les petits. Un moment viendra où le danger sera grand ; on croira tout perdu. Je serai avec vous, ayez confiance ; vous reconnaîtrez ma visite, la protection de Dieu et celle de saint Vincent sur les deux communautés.
Ayez confiance, ne vous découragez pas, je serai avec vous ! Il y aura des victimes dans d’autres communautés. (La Sainte Vierge avait les larmes aux yeux en disant cela).
Dans le clergé de Paris, il y aura des victimes, Monseigneur l’Archevêque mourra (à ces mots, ses larmes coulèrent de nouveau). Mon enfant, la Croix sera méprisée, on la jettera par terre, on ouvrira de nouveau le côté de Notre Seigneur ; les rues seront pleines de sang ; le monde entier sera dans la tristesse. »
Sainte Catherine Labouré (1)
Récit des apparitions de la Vierge Marie à Paris en 1830
(1) Sainte Catherine Labouré (1806-1876) fut une religieuse française de la congrégation des Filles de la Charité, au couvent de la Rue du Bac à Paris, France. En 1830, la Sainte Vierge lui apparut plusieurs fois et lui demanda, entre autre de faire frapper la fameuse Médaille miraculeuse.
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