« C’est toi, Seigneur, notre père ;
« notre rédempteur depuis toujours »
Meurtri, désemparé, éprouvé par certains évènement de la vie (Maladie, mort, guerre…) le premier réflexe du croyant est d’émettre un cri du cœur vers son seul et dernier recours, Dieu son Père avec une soif de voir sa puissance se manifester d’une manière spectaculaire pour mettre fin à sa souffrance et anéantir ou faire taire ses adversaires une fois pour de bon. La première lecture de ce jour nous en donne l’exemple dans le livre d’Isaïe :
« Ah! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais! Les montagnes seraient ébranlées devant ta face ».
Tout comme les scientifiques et les politiques, les croyants et les responsables religieux essuient eux aussi de dures critiques sur le silence de Dieu face à une créature infiniment petite qui livre une guerre sans merci à toute l’humanité depuis une année ; un virus qui emporte méchamment sur son passage vieux et jeunes, qui fait fermer mêmes les lieux ou les croyants prétendent rencontrer leur(s) Dieu(x) tout puissant ;un virus qui impose un silence de mort à nos villes mêmes les plus bruyantes et sème de l’incompréhension entre gouvernants et gouvernés, oppose mêmes les scientifiques, nos nouveaux sauveurs entre eux. Que faire devant une telle scène apocalyptique digne d’un film d’horreur ?A quel saint se vouer finalement ?Devons nous continuer d’espérer quelque chose de bon de la part de ce Dieu invisible dont le silence devient de plus en plus agaçant et dépourvu de sens ?En quoi est-il encore un Père tout puissant(cf le Crédo) ; un rédempteur(la première lecture du jour), un berger(Ps 22) s’il doit laisser son troupeau à la merci de soi-disant puissants de ce monde et d’arrogants groupuscules qui détiennent toute la richesse du monde et dictent leur loi à la majorité ? Puisqu’un problème bien posé est à moitié résolu, sommes-nous en train de poser réellement et sincèrement les vraies questions et de la bonne manière ? Le psalmiste semble avoir trouvé la réponse et la solution (une réponse / solution qui explique la cause de nos problèmes) : Revenir à Dieu.
« Dieu fais nous revenir, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés »
Si telle est la solution (revenir à Dieu) l’homme quel qu’il soit doit se poser des questions d’abord sur sa responsabilité face à toute la création et à l’histoire. Comment gérons nous ce que nous sommes venus trouver sur terre pour notre propre bien et celui des générations futures ?Quel compte pouvons nous rendre au vrai et seul propriétaire de l’univers qui nous a généreusement tout confié ? Quel témoignage donnons-nous en tant chrétiens dans notre rôle de lumière et sel de la Terre ? Dieu n’a-t-il finalement pas été exclu du monde qu’il a pourtant crée lui-même ? L’homme moderne (ou postmoderne) s’est éloigné de Dieu, et a érigé en dieux ses propres institutions, ses prétendus savoirs et avoirs. Dieu semble ne plus avoir la première place nulle part, même pas dans les églises. L’homme s’est éloigné de sa source de vie ; de son bonheur, de son souverain bien. Sommes-nous au bord du gouffre ?
J’ose croire que l’espoir est encore permis puisque nous sommes dans l’attente de la révélation de notre Seigneur Jésus Christ ; en lui nous dit saint Paul, nous avons reçu la grâce et toute les richesses, toutes celles de la Parole et de la connaissance de Dieu (2e lecture).Et fort heureusement, ce deuxième avènement du Christ(retour à la fin des temps) ne comporte plus une signification de souffrance comme le premier mais porte le diadème de la royauté. (Cf Saint Cyrille de Jérusalem). Pour en profiter pleinement le Christ nous donne cette recommandation :
« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maitre de la maison »
Le temps de l’avent que nous débutons ce dimanche est le moment favorable pour revenir au Seigneur. C’est le temps de vigilance, de prière, du redoublement d’attention et d’effort dans l’accomplissement de bonnes œuvres en tout temps et en tout lieu car ‘’nous ne savons pas quand sera le moment ‘’ nous dit Jésus dans l’Evangile. Puissions-nous, chacun selon ses capacités, mettre au point les mesures barrières les plus draconiennes possibles contre le mal sous toutes ses formes, la peur et le découragement afin de rester éveillés dans la foi et dans l’attente du Messie, notre unique et vrai rédempteur.
BON TEMPS DE L’AVENT
Références des lectures :
1ere lecture : Is 63,16-17.19 ; 64,2-7
Psaume 79 Dieu fais nous revenir, que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés.
2e lecture :1Co1,3-9
Evangile : Mc 13,33-37
