Début juillet la maîtrise de la cathédrale de Saint-Brieuc a organisé un week-end festif pour ses 600 ans d’existence. À cette occasion a été interprétée la Cantate cathédrale, créée spécialement pour cet évènement sur un livret du diacre, Serge Kerrien ; Goulven Airault, chef de chœur, en a composé la musique.
Le texte décline les missions de la cathédrale dans la cité, « demeure des hommes, porte de charité, signe d’espérance. » Ces chanteurs sont aujourd’hui une quarantaine. Goulven y voit une occasion pour chaque jeune de s’épanouir par le chant : « La musique sacrée porte à la prière et à Dieu. ».
« La musique sacrée porte à la prière et à Dieu. ».
Bernadette Mélois, directrice du service national de la pastorale liturgique fait remarquer : « Un bon chant c’est une bonne musique, bien construite sur un bon texte. Alors il traverse le temps.
Le chant est à adapter en fonction de la communauté paroissiale et de la réalité du moment, s’il y a un animateur(trice), une chorale, un orgue, des instruments. Dans tous les cas, la voix de l’assemblée doit être première car elle est celle des baptisés.
Les chants ancrent dans les mémoires les contenus de la foi. C’est pourquoi j’invite à ne pas céder au mirage du changement permanent des chants. Si le répertoire revient régulièrement, un apprentissage par cœur est favorisé. Les fidèles se les approprient alors comme une prière. »
Les sondages ont toujours été légion mais depuis la crise sanitaire, le compte Le Nain a mis sur Twitter les tubes de la messe en proposant 32 titres phares des quarante dernières années. L’occasion d’analyser la popularité de certains d’entre eux, sachant que ce choix est nécessairement arbitraire.
Au-delà des chants ce sont des moments de foi, de partages familiaux ou amicaux qui se libèrent.
Dieu nous accueille en sa maison
Créé dans les années 80 par le compositeur de Lourdes Jean-Paul Lécot, ce pilier des assemblées paroissiales n’a rien perdu aujourd’hui de sa popularité, continuant à rythmer les dimanches catholiques.
Une cheffe de chœur fait remarquer : « C’est un chant d’ouverture joyeux qui insuffle à la messe une belle dynamique, aussi bien un dimanche ordinaire qu’à la procession d’une fête liturgique. C’est le chant idéal quand il n’y a pas d’animateur ; tout le monde le connaît.
Je voulais souligner la joie, l’allégresse qui s’emparent des croyants. On ne pénètre pas dans une église le dimanche en traînant des pieds. »
S’inspirant d’une mélodie de Palestrina, un compositeur italien de la Renaissance, Jean-Paul Lécot se lance dans une création qui figurera parmi les plus célèbres de sa composition, à côté de « C’est Toi Seigneur le pain rompu » ou « En marchant vers toi Seigneur ».
On peut aussi souligner le lien du cantique avec le psaume 122 : « Quelle joie quand on m’a dit : nous allons à la maison du Seigneur »
Refrain : Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin, jour d’allégresse et jour de joie ! Alléluia !
Le psaume de la création
Ce classique de Patrick Richard a été sacré vainqueur par les internautes dans un duel avec : « Si le Père vous appelle » du duo Rimaud-Berthier.
Âgé aujourd’hui de 62 ans, Patrick Richard a composé ce chant lorsqu’il avait 25 ans. Cette composition allait lancer sa carrière d’artiste. Jeune permanent du MEJ, à l’époque, assistant social par ailleurs, il a appris à écouter le cri des hommes au sein de sa profession. Le cri de son propre cœur : « « Je veux crier mon Dieu » est une phrase personnelle, c’est mon expérience. Je laisse les mots entrer en moi, ils ressortent pétris de mon humanité. » Cette composition va lancer sa carrière d’artiste et il sort en 1985 son premier album.
Dominique Pierre, responsable chez Bayard musique fait remarquer : « Dans ses paroles et sa musique il dit les hauts et les bas de notre relation à Dieu, notre créateur. La mélodie se mémorise facilement avec ce rythme dansant de la valse. Inspiré du psaume 8 et du cantique des créatures de saint François, ce chant est prophétique parce que ce saint portait un regard nouveau sur la création. Il a perçu la fraternité qui nous lie les uns aux autres, un thème qui parle à tous et résonne dans notre monde actuel. Il est fait pour être chanté par tous et partout. Faisant écho aux dernières encycliques du pape, ce tube planétaire a été repris et traduit sur tous les continents. »
Refrain : Je veux crier… mon Dieu, Tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, Tu es le Dieu d’amour…
(Réf. La Vie n° 3955) (À suivre)