Bioéthique : notre grave inquiétude
Le Parlement a commencé l’examen du projet de loi relatif à la bioéthique. L’Église catholique, par la voix de ses évêques comme de ses fidèles, s’est exprimée à plusieurs reprises depuis le lancement des États généraux. Il semble que les voix divergentes aient été peu entendues. Il est légitime, il est nécessaire de manifester notre grave inquiétude.Ce qui est projeté pour l’assistance médicale à la procréation (PMA) institue l’absence de père et constituera une injustice pour les enfants qui naîtront ainsi. Le droit à l’enfant prend le pas sur le droit des enfants. Pour satisfaire à tout prix un désir d’enfant, on en arrive à nier les réalités du corps et du lien charnel.
Des questions sont posées aussi sur le statut de l’embryon humain et les possibles manipulations qui adviendraient dans le but de réparer ou d’augmenter l’homme.
Quel monde voulons-nous pour demain ? On énonce trop facilement des sondages ou des enquêtes pour dire que « la société est prête ». Il faut le dire avec force : ceux qui interrogent le projet de loi ne sont ni homophobes ni conservateurs. Ils s’efforcent de réfléchir et d’aimer les gens.
Comment élaborer la loi la plus juste possible, dans le respect de la personne humaine? Que chacun s’informe, discerne et agisse pour exercer sa responsabilité citoyenne. Dans ce moment grave, que notre prière soit également au rendez-vous. + Denis Moutel
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier