« Il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas le Défenseur ne viendra pas à vous, mais si je pars je vous I ‘enverrai. » (Jn16,7)
Dans ce verset biblique, Jésus annonce deux grands événements dont nous ferons mémoire solennellement au cours de ce mois : l’Ascension et la Pentecôte.
L’Ascension du Seigneur n’a été ni une fête ni un quelconque événement de joie pour ses Apôtres et pour tous ceux qui ont cru en lui, avant et après son éclatante victoire sur la mort (la Résurrection), mais plutôt une grande surprise, une déception et une douloureuse séparation. Mais ce départ était indispensable non seulement pour la venue de la troisième personne de la Sainte Trinité – l’Esprit-Saint – mais aussi et surtout pour donner aux membres du Corps du Christ (l’Église), l’assurance qu’ils le rejoindraient un jour dans la patrie céleste où il les devance en tant que tête de ce Corps.
Par l’Ascension « Jésus ne s’évade pas de notre condition humaine, mais en entrant le premier dans le royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour. » (Cf 1ère Préface de l’Ascension), car « Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. » (Saint Augustin) Ce faisant, le Christ nous rend participants de sa divinité.
Verbe de Dieu, venu prendre chair dans le sein de la Vierge, tu voiles ta splendeur pour vivre comme I ‘un de nous. Aujourd’hui plus radieux que le soleil, tu disparais à nos yeux et tu retournes près du Père tandis que l’univers t ‘acclame : Tu es Seigneur, Gloire à toi; Fils de l’homme ! Règne sur la création. (Cf La Liturgie des Heures, Office des lecture, Ascension).
La Pentecôte était d’abord et avant tout la fête juive célébrant la naissance du peuple d’Israël ; elle deviendra (pour les chrétiens) la fête de la naissance du nouveau peuple de Dieu : l’Église, sous l’impulsion de l’Esprit- Saint.
En effet, c’est lors de la pentecôte juive que l’Esprit promis par le Ressuscité descendit sur les apôtres (Act 2,1-41) ; ces derniers sont propulsés par cette nouvelle force sur les chemins du monde pour y proclamer l’Evangile à toute créature comme recommandé par le Ressuscité lui-même avant son Ascension (Marc 16,15- 17). Le don de l’Esprit, que nous célébrons ce jour ne relève pas du seul passé. C’est un fait toujours actuel, permanent, source sans cesse renouvelée de vie divine dans l’Eglise et chez ses membres. Il revêt de multiples formes, appelées charismes qui, dans certains cas, peuvent se traduire en de telles manifestations : don de guérison, de prophétie, de parler en diverses langues, d’interprétation de ces parlers
« … Je répandrai mon esprit sur toute chair,
Vos fils et vos filles prophétiseront,
Vos vieillards auront des songes,
Et vos jeunes gens des visions.
Même sur les serviteurs et sur les servantes,
Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. »
(Joël 2,28-29, version Louis Segond)
Au cours de ce mois qui lui est consacré, puisse la sainte Vierge Marie, l’épouse du Saint-Esprit, nous obtenir les grâces dont tous les hommes et toutes les femmes de notre temps ont besoin pour une nouvelle Pentecôte et un renouveau spirituel dans l’Eglise, dans le monde et dans les cœurs. « Oh Seigneur envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ! »