En ce mois de janvier où les vœux des maires occupent la rubrique locale, notre curé, le père Gaëtan, a eu une idée novatrice : présenter, lui aussi, les vœux aux maires des paroisses de Rostrenen, Maël-Carhaix et Gouarec. « Des vœux qui sont l’occasion de nous souhaiter le meilleur pour l’année qui commence, mais aussi de nous rencontrer et d’échanger », dit-il.
Maires ou représentants des communes ont répondu nombreux à l’invitation.
Faisant référence à l’actualité bien sombre, le père Gaëtan a notamment souligné le contraste par rapport aux vœux habituels, particulièrement avec la fête de Noël « la naissance d’un enfant dont le nom est Prince de la paix. »
« Cette aspiration à la paix et à la concorde est un socle commun sur lequel nous pouvons nous appuyer pour coordonner ou harmoniser nos différentes actions. »
Il rappelle que, malgré les différences, se manifeste la volonté « de vivre ensemble, de nous respecter et de travailler ensemble, au service du bien commun. »
Il avoue que, « lors de sa nomination comme curé, il était inquiet devant l’ampleur de la tâche, avec les 36 relais et 79 clochers et chapelles de la zone pastorale dans un secteur qu’il ne connaissait que de nom. »
Il rappelle les moments forts vécus en 2023 : la visite pastorale, en octobre, en présence de Mgr Moutel, qui lui a permis d’aller à la rencontre des artisans, des agriculteurs, des personnes isolées, des enfants et du personnel des écoles et, quelques jours plus tard, la belle cérémonie d’installation des trois nouveaux prêtres, dans la collégiale bondée, avec la remise officielle des clés par le maire de Rostrenen.
« Je veux être le curé qui bâtit des ponts ...»
Le père Gaëtan note : « Je veux être le curé qui bâtit des ponts …. Je veux mettre ma pierre à l’édifice. Je veux être ce curé qui va sans cesse à la rencontre des personnes, je veux aller vraiment aux périphéries, je ne veux pas rester dans ma sacristie derrière mon bréviaire … Je veux vraiment que l’Église soit ouverte sur le monde, je ne veux pas être un curé qui vit à côté de ce monde mais un curé qui vit dans le monde tel qu’il est. » Et c’est ainsi, qu’avec ses frères prêtres, il sillonne régulièrement ce territoire de Haute Cornouaille pour aller rendre visite aux paroissiens.
Alternant ton humoristique et ton solennel, il reprend l’image citée lors de son installation : « Ici à Rostrenen, on y danse le fisel, à Gouarec, c’est le kost ar hoat, je sais que ces danses ne sont pas les plus faciles à apprendre mais, avec le temps et la volonté, on y arrive, il suffit d’oser entrer dans la danse. Alors c’est pareil pour la danse de la vie, il faut oser entrer, se serrer les coudes, se laisser guider par nos voisins et c’est ainsi que nous formons cette grande chaîne de la fraternité, de l’amitié, de la joie, alors, avec vous, je le veux. »
Il remercie les maires pour l’entretien des lieux de culte dont ils sont les propriétaires, le curé n’étant que l’affectataire, tout en sachant qu’il n’est pas toujours simple de trouver les finances nécessaires pour effectuer les travaux.
Dans ces églises et chapelles se déroulent les célébrations religieuses, mais elles sont également ouvertes pour les manifestations culturelles.
Revenant sur la notion de paix, leitmotiv de son intervention, il conclut : « La paix n’est pas un mot ; la paix est un comportement. De tout cœur, je vous souhaite de passer cette année dans la paix, la paix en nous-mêmes, la paix dans nos familles, dans nos lieux de vie et d’engagement, la paix dans nos communautés respectives, sans oublier la paix dans le monde. »
