Fondées en 1706, au port du Légué en Plérin, les premières Filles du Saint-Esprit ont voulu vivre ensemble pour servir les pauvres, les malades, les enfants. Elles vivaient simplement parmi le peuple. Leur maison était appelée « maison de charité ».
Exclusivement bretonne aux 18ème et 19ème siècles, la congrégation a connu des périodes de croissance régulière et traversé de rudes épreuves mettant son existence même en péril : fermetures de ses dix-neuf maisons au moment de la Révolution française de 1789 ; expulsions, en 1902, de plus de 200 écoles communales tenues en Bretagne, quand le gouvernement lui interdit d’enseigner en France. C’est alors que de nombreuses jeunes Filles du Saint-Esprit s’exilent vers la Belgique, la Hollande, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Cet exil allait devenir pour la congrégation une occasion providentielle d’une extension imprévisible. De nouveaux horizons s’ouvrent : les sœurs, bretonnes pour la plupart, apprennent d’autres langues, s’ouvrent à d’autres cultures…
Et quelques années plus tard, des jeunes filles belges, hollandaises, anglaises, irlandaises, américaines viennent se former à la Maison Mère à Saint-Brieuc pour devenir Filles du Saint-Esprit. La congrégation devient internationale.
Forte de cette expérience, la congrégation se met à l’écoute des appels missionnaires de l’Église. En 1936, elle ouvre la première « mission », au vrai sens du terme, en Mandchourie, d’où elles seront expulsées en 1951. Mais le sillon est ouvert et les appels de l’Église pour les missions sont de plus en plus forts. En 1954, la congrégation répond à l’appel de Mgr Plumey, O.M.I. (Oblat de Marie Immaculée), originaire du Morbihan, pour sa mission de Garoua, au Cameroun.
En 1964, quatre sœurs anglaises et irlandaises, trois enseignantes et une infirmière, sont attendues par les pères blancs missionnaires d’Afrique à Ile Ife au Nigéria. Les appels viennent aussi de l’Amérique latine : treize sœurs des USA partent pour le Chili, en 1962, où elles ne tardent pas à s’installer dans les « poblaciones », quartiers pauvres de Santiago et d’Antofagasta.
Il faudra attendre 1979, pour l’implantation au Pérou et 1994 pour la première arrivée des Filles du Saint-Esprit au Burkina Faso. En Roumanie, deux sœurs participent à une action humanitaire dans un orphelinat et auprès d’enfants handicapés de 1994 à 2000 et, en 2004, la congrégation décide d’y ouvrir une communauté internationale qui fonde une école à Lugani, cédée à une congrégation du pays en 2013.
L’Esprit souffle où il veut ! Le 28 mars 1989, Monique Gabana, Camerounaise, entre dans la congrégation, première Fille du Saint-Esprit africaine. Au Nigéria, Helena Ugorgi et Agnès Obembe s’engagent le 5 février 1991, six autres en 1992.
Au Burkina Faso, Olga Kiendrebeogo montre le chemin en faisant profession en 1999. Et d’autres sont venues ! Au Chili, quatre Filles du Saint-Esprit vivent aussi au milieu de leur peuple. Au Pérou, deux sœurs françaises et deux sœurs africaines vivent ensemble, en communauté à Huaura.
La congrégation est devenue internationale. Des sœurs africaines assurent des responsabilités dans leur propre pays et même dans la gouvernance générale.
Le défi est grand ! Comment vivre concrètement cette réalité internationale ? Interdépendance, passage du multiculturel à l’interculturel : échange, dialogue, unité de l’ensemble, diversité.
C’est tout l’enjeu de la fraternité universelle à construire ensemble.
Soeur Angèle
Les Filles du Saint-Esprit, réunies en Chapitre général à L’Ile Blanche, du 31 juillet au 15 août 2021, ont élu, pour 6 ans, Supérieure générale, sœur Ann ALMODOVAR (France) et conseillères générales : sœur Abiola ADIGBOLUJA (Nigéria), sœur Olga KIENDREBEOGO (Burkina Faso), sœur Anne-Marie LE PABIC (France) et sœur Jeannine LEGERE (USA).
Pour participer avec d’autres à la mission de l’amour de l’Esprit-Saint dans notre monde, nous devons entendre le cri de la terre et le cri des pauvres indissociablement liés et les faire nôtres (extrait des orientations).