Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « je passerai mon Ciel à faire du bien sur la terre »
La vendeuse de beurre
Un jour de décembre 1926 à Jägerndorf en Silésie (actuelle Tchéquie), Margarete croise sa vendeuse de beurre vers 18 heures. Cette dernière vient tous les jeudis vendre son beurre en faisant du porte à porte. Elle habite à trois heures de marche de Jägerndorf et fait la route à pied car la ville n’est pas desservie par le chemin de fer.
Étonnée de la voir encore là si tard, Margarete lui dit :
« Quoi, vous êtes encore en ville ? Mon Dieu ! ».
La vendeuse lui répond :
« Je suis toute désespérée, je cours depuis le matin de maison en maison mais presque personne n’achète de beurre. Le soir est venu et il me faut retourner à la maison. J’ai eu tant de peines et de fatigues aujourd’hui, et encore ai-je une perte de presque 200 couronnes. À la maison m’attendent mes trois pauvres petits enfants, qui ont faim. »
Et elle se met à sangloter. Margarete est « désespérée avec elle, surtout parce que c’était la fin du mois et avant Noël », et parce qu’elle ne peut pas lui donner 200 couronnes pour l’aider.
De retour chez-elle, Margarete fait cette prière à Thérèse :
« Sainte Thérèse, je vous en supplie, écoutez-moi une fois. Vous êtes française et moi, je suis allemande. Nos nations ne s’aiment pas, je le sais, mais je vous aime beaucoup, parce que vous avez tant aimé le bon Dieu et parce que vous étiez si gentille ! Vous êtes chez Dieu, qui est le plus riche, racontez-lui l’histoire de cette pauvre femme au beurre, priez-le, afin qu’elle vende ses beurres et que ses enfants aient du pain ! L’accomplissement de ma demande sera votre réponse ; vous me direz par-là que vous aimez aussi les anciens ennemis de votre patrie, que vous me connaissez, de même mon amour et – pardonnez ma grande insolence – que vous m’aimez aussi un peu. »
Le jeudi suivant, elle va à la rencontre de la vendeuse de beurre. Cette dernière lui raconte :
« Tenez, Madame, l’autre semaine, lorsque j’étais si désespérée, une dame est venue soudainement à moi en disant : “Ah, vous avez encore du beurre, j’avais peur de ne pas en trouver assez.” Cette dame acheta tout mon beurre resté et me promit d’être toujours ma cliente. »
À partir de ce moment, chaque jeudi, elle écoule tout son beurre et le tout en quelques heures seulement, ce qui lui permet de rentrer plus tôt auprès de ses enfants. Informée de la prière faite par Margarete, elle est pleine de reconnaissance envers le bon Dieu et « sa petite Thérèse ».