Saint Claude (607 – 696) fêté le 6 juin
O Sant Klaod, servijer Doue, selaouit ouzh hon fedenn
Grit ma vo Jezuz gwir Roue war an holl dud a Vonen
Ô Saint Claude, serviteur de Dieu, écoutez notre prière
Faites que Jésus soit le vrai Roi de tous les habitants de Bonen
Claude naquit en 607 à Salins-les-Bains dans le Jura, dans une famille renommée, son père étant le gouverneur de la ville de Besançon. Dès son enfance, il reçoit une éducation et va apprendre à lire et à prier. Il est assigné au métier des armes qu’il va quitter à l’âge de 20 ans. Il est ensuite nommé chanoine à l’église de Besançon.
Vie monacale
Il quitte cette fonction pour intégrer le monastère de Saint Oyend de Joux qui, plus tard, deviendra le monastère de Saint-Claude. Il mène une vie d’ascète, étudie les textes sacrés et jeûne, ne prenant qu’un repas par jour (sauf les dimanches et jours de fêtes).
Au bout de 7 années, à la mort de l’abbé, on lui propose la charge de cette abbaye. Il devient abbé de Saint-Oyend et administra cette abbaye pendant 50 ans (du milieu à la fin du VIIème siècle). Ce monastère adopte la règle de saint Benoît.
Après une démarche auprès de Clovis II et de sainte Bathilde, il obtient une dotation pour assurer la vie du monastère, ainsi que celle des pèlerins et des pauvres de la région.
Charge épiscopale
A la mort de saint Gervais, évêque de Besançon, on lui propose cette charge. Après avoir gouverné l’évêché pendant 7 ans, il demande à être déchargé de l’épiscopat et regagne le monastère de Saint Oyend où il mourut, parmi ses frères, le 6 juin 696.
Renommée
Cet homme, qui mène une vie humble et rigoureuse, va connaître, après sa mort, une renaissance prestigieuse. Curieux destin que celui de saint Claude qui, de son vivant, fait le choix d’une vie humble et effacée et qui, après sa mort et 5 siècles de silence total, connaît une gloire humaine hors du commun, entraînant à sa suite des milliers de croyants.
En effet, 500 ans après sa mort, grâce à la conservation intacte de son corps, de nombreux pèlerins accourent vers l’abbaye où les miracles se multiplient. Ces miracles sont attestés devant témoins et consignés par écrit. On peut citer parmi les pèlerins illustres : Louis XI, sainte Jeanne de Chantal, saint François de Sales.
En 1499, après un deuxième mariage avec le roi Louis XII, la reine Anne de Bretagne, ayant perdu tous ses enfants avec Charles VIII, décide de visiter ce lieu de pèlerinage, souhaitant un héritier viable pour le royaume de France.
La reine donnera naissance à la princesse Claude de France, plus tard épouse de François 1er.
Considéré comme un faiseur de miracles, le pèlerinage à son tombeau fut, durant plusieurs siècles, l’un des plus importants d’Europe.
À la Révolution, en 1794, le corps de saint Claude sera brûlé, à l’exception de son avant-bras gauche, conservé dans un reliquaire de la cathédrale.
Cinq ans après, un incendie détruit la ville de Saint-Claude, à l’exception miraculeuse de la maison où se trouvait un chapelet ayant appartenu au saint
Saint thaumaturge
Traditionnellement, saint Claude est invoqué dans certains cas de troubles nerveux.
À Plougastel-Daoulas, une chapelle et une fontaine sont placées sous son vocable : on le prie en faveur des enfants ayant des difficultés d’élocution. Le jour du pardon, on donne des petits pains bénis aux enfants afin de guérir leurs troubles de la parole ou leurs retards de langage. Pour mieux assurer l’intervention du saint, une petite quantité d’eau est prélevée à la fontaine pour en humecter les lèvres des enfants.
Dans notre secteur, saint Claude est le patron de la paroisse de Bonen.
(Sources : Buhez ar Sent, Diocèse de Besançon, Hippolyte Gancel)