Saint Éloi (588 – 659) fêté le 1er décembre
Saint Alar (Eler) (462) fêté le 26 octobre
Aotrou Sant Koulmer, ni ho ped,
Skuilhit sklerijenn war ar bed !
Sant Eler, tad al labourer,
Pedit’vidomp gant Sant Koulmer
Sant Eler eus bro Gallia
War harzoù an Overnia
En un ti kristen ‘oa ganet
E disoc’h ar c’hwec’hvet kantvet.
Monsieur saint Colomban, nous vous en prions,
Répandez la clarté sur le monde !
Saint Éloi, père du paysan,
Priez pour nous avec saint Colomban
Saint Éloi (originaire de Gaule)
Aux limites de l’Auvergne
Naquit dans un foyer chrétien
À la fin du sixième siècle.
Poursuivons nos propos, en lien avec le cantique de saint Colomban, pour vous présenter saint Éloi et saint Alar.
Saint Eloi
Très célèbre en Bretagne, il patronne plusieurs dizaines de chapelles et fontaines, ainsi qu’une soixantaine d’églises dans le diocèse de Quimper et une quinzaine dans le diocèse de Saint-Brieuc.
Saint Éloi, gallo-romain, est né en 588, près de Limoges, à Chaptelat, dans une famille de paysans aisés. Il est envoyé par sa famille à Limoges pour y apprendre le métier d’orfèvre. Son travail est très réputé.
Orfèvre, puis conseiller des rois
Clotaire II (584 – 629), roi de Paris, entend parler de lui, le fait venir et lui attribue une somme pour bâtir un trône en or. Saint Éloi, honnête, va bâtir avec la somme, deux trônes au lieu d’un. Le roi loue son honnêteté et la qualité de son travail et le garde à Paris, comme orfèvre royal et fonctionnaire de la trésorerie.
A la mort de Clotaire II, son fils Dagobert garde la même confiance envers saint Éloi et le prend comme conseiller et dirigeant des ateliers monétaires situés quai des Orfèvres. Il va également orner les tombes de sainte Geneviève et saint Denis.
Ambassadeur
Afin d’éviter un conflit avec la Bretagne, saint Éloi va rencontrer Judicaël. Ce dernier suit saint Éloi et rencontre Dagobert à Creil où un traité de paix sera signé en 636.
Fondateur de monastères
En 632, le monastère de Solignac est fondé, au sud de Limoges, inspiré de la spiritualité de saint Colomban et, un an après, dans sa propre maison de l’Île de la Cité, le premier monastère féminin est créé, dirigé par sainte Aure.
Évêque
Un an après la mort de Dagobert, il quitte Paris avec saint Ouen qui y était conseiller.
Comme lui, il entre dans la cléricature. Le même jour, en 641, ils reçoivent l’épiscopat : saint Ouen comme évêque de Rouen et saint Éloi comme évêque de Noyon et Tournai, un diocèse qui s’étend jusqu’à Courtrai, Gand et la Frise. Il y fonde d’autres monastères et aime à se retirer à Ourscamp-sur-Oise.
Il voyage aussi : nous le trouvons au concile de Châlons-sur-Saône, en Aquitaine, à Uzès et à Marseille.
Après avoir dirigé son diocèse pendant 20 ans, il meurt à l’âge de 70 ans en 659.
Patronage
Saint Éloi est un saint guérisseur, protecteur des chevaux.
Il est le patron des cultivateurs, des orfèvres, des horlogers, et des personnes qui travaillent les métaux (mécaniciens, garagistes…)
Saint Alar (Eler)
Saint Éloi peut être confondu avec saint Alar (Eler) dont nous connaissons peu de chose. Saint Alar est le troisième évêque de Quimper, après saint Corentin et saint Conogan, puis disparaît dans la nuit des temps. Il était originaire de Cap Caval (Pays bigouden) et décéda en 462. Il est le patron des chevaux.
Peu à peu, saint Alar s’éclipsa au profit de saint Éloi pour se confondre avec ce dernier dans la croyance populaire. Rappelons que le bon saint Éloi, en mission de paix pour le roi Dagobert, rencontra le roi breton Judicaël, deux siècles après la mort de saint Alar, d’où sa célébrité en Bretagne…
Quel rapport avec le saint patron des orfèvres et de celui des chevaux ? Saint Éloi, inventeur du marteau selon la légende, ne pouvait que s’entendre avec le saint maréchal-ferrant.
En septembre 2017, une statue de saint Alar a été réalisée à la Vallée des Saints de Carnoët. Le saint est représenté martelant un fer à cheval, sur un établi de forge.
Brigitte Géléoc
(Sources : Buhez ar Sent, Grand Terrier, Nominis et Bernard Rio)