Le charisme des mères constitue en quelque sorte un antidote à la “colonisation culturelle”, a expliqué le pape François dans son homélie pour la messe quotidienne à Sainte-Marthe, ce jeudi 13 novembre 2017, rapporte Radio Vatican.
Le pape a identifié les trois indices que cette colonisation idéologique est à l’œuvre : elle confisque la liberté, efface la mémoire, endoctrine les jeunes.
C’est pourquoi le pape voit dans l’enseignement des mères l’antidote à de telles « colonisations ». Le pape a évoqué à nouveau la mère des Maccabées, les « Martyrs d’Israël », persécutés par le roi Antiochus Épiphane, et dont l’histoire est relatée par la première lecture (1 M 2, 15-29).
Le pape a fait observer que cette mère exhorte ses fils à rester fidèles à la Loi au prix du martyre. Il voit dans la femme la protectrice de la mémoire « du salut, du peuple de Dieu » et des racines historiques, or, ajoute-t-il, « la mémoire est ce qui nous aide à vaincre tout système éducatif pervers. » La femme transmet aussi la mémoire de la langue, celle des Pères et du dialecte, une langue « invincible » face à la colonisation culturelle dont elle protège.
Le pape souligne le paradoxe de l’alliance chez la mère de la tendresse et de la force – « tendresse féminine et courage viril » -, et il affirme que « seule la force de la femme est capable de résister à la colonisation culturelle, de défendre l’histoire d’un peuple et de transmettre la foi » à ses enfants.
Pour le pape, ce qui est arrivé au peuple de Dieu « se produit chaque fois qu’une nouvelle dictature culturelle ou idéologique émerge sur terre » et c’est une « colonisation ».
Il évoque « les dictatures du siècle dernier en Europe » et leurs « écoles d’endoctrinement » cherchant à détruire « les différences, l’histoire » et à marginaliser et même persécuter « ceux qui ne pensent pas ainsi ».
En Europe, fait observer le pape, « ceux qui s’opposaient aux dictatures génocidaires » étaient menacés, privés de liberté et subissaient d’ « autres formes de torture».
Confisquant la liberté, la colonisation idéologique et culturelle efface aussi la mémoire, pour réduire l’histoire à une « légende », à un vieux « mensonge ».
Sainte-Marthe © L’Osservatore Romano