Martin Luther King, Gandhi, Desmond Tutu, Charles de Foucauld, le frère universel, ont fait ce rêve et ils ont milité pour la reconnaissance et la défense des droits de l’homme, au prix de leur propre vie . Le pape François se situe dans leur sillage, recevant de leur combat inspiration et stimulation.
L’encyclique Fratelli tutti « Tous frères », en droite ligne de Laudato Si’, s’inspire particulièrement de François d’Assise qui vivait avec simplicité et dans une merveilleuse harmonie avec Dieu, avec les autres, avec la nature et avec lui-même. En lui, on voit à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure (…). Laudato Si’
Aussi le pape François rend manifeste les liens entre l’homme et les autres créatures et étend le terme de fraternité à tout l’environnement à commencer par la Terre, « cette sœur qui crie en raison des dégâts que nous lui causons, (…) Tout est lié. Il faut donc une préoccupation pour l’environnement unie à un amour sincère envers les êtres humains et à un engagement constant pour les problèmes de la société. » Laudato Si’
En publiant « Fratelli tutti », le pape François appelle toutes les personnes de bonne volonté à un approfondissement reliant respect de la nature, bien de la maison commune, justice sociale, fraternité universelle. Cette encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale, rédigée dans le contexte de la pandémie de la Covid-19, invite à sortir de « nos fausses certitudes » et à réagir par un nouveau rêve de fraternité universelle.
En introduction, ces deux extraits :
N° 6. Les pages qui suivent n’entendent pas résumer la doctrine sur l’amour fraternel, mais se focaliser sur sa dimension universelle, sur son ouverture à toutes les personnes.
Je livre cette encyclique sociale comme une modeste contribution à la réflexion pour que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots.
Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté.
N° 8. Je forme le vœu qu’en cette époque que nous traversons, en reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité. Tous ensemble : « Voici un très beau secret pour rêver et faire de notre vie une belle aventure. Personne ne peut affronter la vie de manière isolée. (…) Nous avons besoin d’une communauté qui nous soutient, qui nous aide, et dans laquelle nous nous aidons mutuellement à regarder de l’avant. Comme c’est important de rêver ensemble ! (…) Seul, on risque d’avoir des mirages par lesquels tu vois ce qu’il n’y a pas ; les rêves se construisent ensemble. » Message aux jeunes, 7 mai 2019.
Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères.
Vivre la fraternité au fil des jours est une œuvre de longue haleine qui n’en finit pas d’aboutir et sans cesse à recommencer ; un rêve à l’horizon lointain qui se lève lentement comme la lumière du matin ; une espérance au cœur de l’homme, au cœur de Dieu, car la fraternité universelle est, avant tout, un don : « Tous frères » parce que tous enfants d’un même Père.
Vous donc, priez ainsi : « Notre Père… que ton règne vienne… », Mt 6, 9-10.
Sœur Angèle