Ce n’est pas un hasard si le pape a fait paraître son encyclique « Fratelli tutti » le jour de la saint François, le 4 octobre.

Le document, dense : plus de 200 pages, présente des réflexions approfondies sur l’évolution du monde et sur l’impératif d’une fraternité universelle.

Dès les premières lignes il évoque la figure de saint François d’Assise qui l’a particulièrement inspiré : « Il a semé la paix partout et côtoyé les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisés, les derniers. »

Nous aurons l’occasion de vous présenter plus amplement cette encyclique dans l’un de nos prochains bulletins.

Le pape évoque également des futurs saints, comme Charles de Foucauld, ainsi que des grandes figures non catholiques comme Martin Luther King, Gandhi ou Desmond Tutu.

Une autre mention plus insolite : celle du diplomate, poète et compositeur brésilien Vicinius de Morales. Le pape s’appuie aussi sur le Français Gabriel Marcel, père de l’existentialisme chrétien, citant le philosophe :

« Je ne communique avec moi-même que dans la mesure où je communique avec l’autre. C’est pourquoi personne ne peut expérimenter ce que vaut la vie sans des visages concrets à aimer. »

Revenons maintenant sur les grandes figures citées plus haut.

Martin Luther King

Pasteur noir afro- américain, né en 1929, en Géorgie.

En 1955 il prend la tête du mouvement de soutien à Rosa Parks arrêtée par la police pour avoir refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus. Le boycott de la compagnie de bus de la ville durera un an.

L’aspect médiatique de cette victoire l’amène, en tant que partisan de la non-violence, à étendre la lutte pour les droits des Noirs à l’ensemble des États-Unis.

En août 1963 il prononce le célèbre discours « I have a dream » devant 250 000 personnes.

Farouche adversaire de la guerre au Vietnam, il s’engage aussi dans la lutte contre la pauvreté. Il reçoit le prix Nobel de la Paix en 1964 et en est le plus jeune lauréat.

Son engagement prend fin en 1968 lorsqu’il est assassiné, par un ségrégationniste blanc, à Memphis.

« Je rêve que mes petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau mais sur la valeur de leur caractère. Je rêve qu’un jour même l’état du Mississipi où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression sera transformé en oasis de liberté et de justice. »

Gandhi

Né en Inde en 1869, de parents hindous très pieux. Après des études de droit en Grande-Bretagne il revient en Inde pour exercer en tant qu’avocat, puis part en Afrique du Sud, en 1893, pour y défendre une minorité indienne victime de ségrégation, en prônant la non-violence.

À son retour en Inde il lutte contre les autorités britanniques. Lors de son combat pacifique il a notamment organisé une marche de contestation contre le monopole du sel contrôlé par la Grande Bretagne, mais des manifestations violentes l’obligent à renoncer à son action politique.

L’Inde accède à son indépendance en 1947.

Gandhi est assassiné, en 1948, par un fanatique hindou.

« Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. »
« La pauvreté est la pire forme de violence ».
« Le bonheur c’est quand vos actes sont en accord avec vos paroles. »
« La haine tue tout toujours, l’amour ne meurt jamais. »

Desmond Tutu

Né en 1931, c’est l’un des militants des droits de l’homme les plus connus en Afrique du Sud.

Prix Nobel de la Paix en 1984 pour sa contribution à apporter une solution et mettre fin à l’apartheid. Il est devenu le premier archevêque anglican noir du Cap et de Johannesburg. Après la révolte des étudiants de Soweto qui a dégénéré en émeutes, Tutu a défendu le boycott économique de son pays, tout en encourageant la réconciliation entre les Blancs et les Noirs.

En 1994, eurent lieu les premières élections multiraciales, faisant de Nelson Mandela le premier président noir de la nation. Desmond Tutu est alors nommé président de la commission « Vérité et réconciliation. »

Œuvrant pour les droits de l’homme, il disait que son principal objectif était la construction d’une société juste et démocratique avec les mêmes droits pour tous, un système commun d’éducation et la cessation des déportations.

« Dieu t’aime comme tu es ».
« Faites-le bien par petits bouts là où vous êtes car ce sont ces petits bouts de bien qui, assemblés transformeront le monde. »

Saint François d’Assise