Il nous arrive quelquefois, surtout devant certaines situations, de se demander ou de demander : « Avons-nous des raisons de croire en Dieu ? » Pour certains, parler de la foi revient à remonter dans les générations passées. On dirait que la foi est une question d’héritage. Pour d’autres, la foi c’est de pouvoir garder un contact étroit avec Dieu, de pouvoir passer des heures et des heures en adoration devant le Saint-Sacrement ou devant une statue de la Vierge. Pour d’autres encore, la foi c’est d’être au service de l’environnement et de tous ses composants ou, tout simplement, être au service de l’homme.
Elles sont toutes bonnes, les raisons citées plus haut mais, cependant dans l’excès ou dans les excès, elles sont toutes mauvaises. Par contre, l’homme, en tant qu’être doué de raison et de volonté appuyant sur ces facultés qui le différencient des autres animaux, veut toujours expliquer ou donner un sens à ses raisons d’être et à ses raisons de croire.
Le 3 juillet prochain, l’Église fête le grand saint Thomas d’Aquin qui cherchait à concilier la foi et la raison. Il a même parlé de la théologie rationnelle qui démontre l’existence d’un Être parfait que l’on appelle Dieu. Thomas d’Aquin a défini la foi comme étant un acte de la volonté qui vise le bien suprême. La foi est enracinée dans ce qu’il y a de plus profond en l’homme : le désir et l’amour de Dieu.
Le désir de cet amour vient de l’écoute de la Parole (Verbe) de Dieu. C’est ce que nous lisons dans le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible), particulièrement, dans le livre du Deutéronome : « Écoute Israël, tu aimeras le SEIGNEUR, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que j’institue pour toi aujourd’hui seront sur ton cœur. » (Dt 6, 4-9)
Jésus a repris ce passage de l’Ancien Testament, qu’il a cité dans l’Évangile de saint Marc (Ch. 12, 29- 30) pour pouvoir répondre à la question d’un scribe qui lui a demandé : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus encore, cette fois-ci dans le texte d’Évangile du dimanche de Pentecôte de cette année, nous laisse comprendre que les commandements sont inséparables de l’amour. Ce qui signifie que l’homme ne peut pas oser parler de la foi ou des lois divines s’il n’est pas habité de l’amour de Dieu. « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. » Disons, la foi est une certitude du don de Dieu. Et qui est Dieu ? Saint Jean nous donne une réponse courte, mais essentielle : « Dieu est amour. »
Donc, la finalité de la raison et de la foi est la même. Il n’y a que l’homme qui se retrouve confronté à ces deux réalités. Entre la raison, qui a la faculté de concevoir les idées, et la révélation qui est la parole de Dieu lui-même, contenue dans l’Écriture sainte (la Bible), à laquelle on adhère par la foi.
Si, pour les cartésiens, l’existence dépend de notre capacité de penser, de réfléchir, pour les disciples du l’amour est la Christ, c’est-à-dire les chrétiens, l’amour est la condition qui parfait l’existence. La raison a besoin de la foi comme étant lumière pour éclairer les idées, les réflexions, etc… La foi a besoin de la raison comme une lumière pour expliquer le sens de cette adhésion à Dieu.
La foi n’est pas à démontrer par de belles paroles car, elle est avant tout, un engagement.