Chacun se souvient de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, le 8 mai dernier. Au-delà de l’événement lui-même, les observateurs ont été impressionnés par la foule venue en très grand nombre et par la ferveur communicative qui a rassemblé des personnes de divers horizons. Ainsi, au moins ce jour-là, dans cette grande ville dont on nous présente souvent la part obscure, il y a eu une sorte de communion entre des personnes très différentes.
Et le parcours de la flamme continue dans tout le pays, de ville en ville, traversant aussi des petits villages, jusqu’à l’ouverture des jeux le vendredi 26 juillet. Nous pouvons penser que tout cela coûte bien cher, nous pouvons aussi ne pas nous sentir trop concernés par le sport, surtout si nous en retenons les excès, liés à l’argent ou à la performance à tout prix.
Mais, quoi qu’il en soit, l’événement mobilise l’attention et reçoit, malgré ses zones d’ombre, l’approbation globale de nos concitoyens. Quand passe la flamme, beaucoup de personnes se parlent plus facilement, des sourires sont sur les visages, une certaine joie reste possible.
Nul ne peut dire d’où vient ce désir soudain de communion, mais chacun sent combien le train-train du quotidien, les soucis trop envahissants, les épreuves persistantes, nous font désirer autre chose, un second souffle, une autre lumière, une espérance.
Les épreuves sportives se dérouleront au cœur de l’été. Certains prendront la lumière, d’autres resteront dans l’anonymat et beaucoup travailleront plus pour le service et la sécurité de tous. Ne boudons pas l’événement s’il nous permet de nous ouvrir à d’autres pays, de découvrir des parcours sportifs étonnants, de goûter à l’universel et à ce qui unit les hommes et les femmes entre eux.
La lumière et le passage de témoin nous renvoient assez aisément à notre baptême et à tout ce qui fonde notre foi. Veillons à entretenir en nous la flamme du Christ ressuscité ! Demandons à Dieu la grâce du courage et de la persévérance, pour porter joyeusement cette flamme autour de nous. En Église, comme dans le monde sportif, c’est le soutien des autres et l’esprit d’équipe qui sont notre force.
Mgr Denis Mouitel
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier