(1799 - 1862)
« Je suis faite pour aimer et agir ; mon cloître, c’est le monde. »
A l’occasion de la béatification de Pauline Jaricot le 22 mai dernier, il m’a semblé intéressant de vous présenter la vie de cette personne insuffisamment connue.
Marie Pauline Jaricot naît à Lyon le 22 juillet 1799 et décède le 9 janvier 1862. Elle est la fondatrice de l’œuvre catholique de la propagation de la foi et du Rosaire vivant. Elle a également été sensible à la condition ouvrière.
Pauline Jaricot est la dernière d’une famille de 7 enfants. Fille de soyeux, elle est baptisée par un prêtre réfractaire. Jeune fille, elle fait une chute et tombe malade. Sa mère aurait fait un vœu en offrant sa vie. Elle décède et Pauline guérit.
En 1817, suite à un sermon entendu le dimanche des Rameaux sur la vanité, elle abandonne ses bijoux et s’habille comme une ouvrière. Puis elle fait vœu de chasteté, de corps et d’esprit, bien qu’elle se rende compte qu’elle n’a pas la vocation religieuse.
Œuvre de la propagation de la foi
Elle crée l’association des Réparatrices du cœur de Jésus méconnu et méprisé.
Son frère Philéas, séminariste à Saint-Sulpice à Paris, l’informe que les Missions Étrangères de Paris ont des difficultés financières.
Pour récolter de l’argent, Pauline et ses réparatrices fondent une association, chaque personne devant donner un sou par semaine.
En 1822, l’association s’accroît et devient Œuvre de la propagation de la foi. A la fin du XIXème siècle, l’œuvre sera présente dans tous les pays de la chrétienté.
Le Rosaire vivant
En 1830, elle acquiert une maison à Lyon et en fait le siège du Rosaire vivant. Le rosaire est constitué de 15 dizaines de chapelet, c’est une prière universelle mais qui demande du temps. En voici le principe : chaque personne s’engage tous les jours à prier une dizaine de chapelet. Les 15 personnes se distribuent un mystère, ce qui fait que le rosaire est dit en entier. Demande est faite à ces personnes d’essaimer, ce qu’elles feront.
En 1862, plus de 2 millions de personnes font partie du Rosaire vivant, encore d’actualité.
Malade du cœur, elle décide d’aller en pèlerinage sur la tombe de sainte Philomène, en Italie. Au cours de ce pèlerinage, elle est miraculeusement guérie et le pape Grégoire XVI approuve son œuvre et lui donne sa bénédiction.
Elle a également l’occasion de rencontrer le curé d’Ars au cours de son existence.
Catholicisme social
1834 : révolte des canuts qui veulent vivre dignement de leur travail. Elle connait ce monde des tisserands de soie. À l’époque, 50 % de la ville de Lyon travaille pour la soie.
Au cours de cette révolte, elle jette des médailles de la Vierge à la troupe et aux ouvriers qui s’opposaient. Les tensions s’apaisent.
Voulant modifier les conditions de travail de la classe ouvrière, elle a l’idée de créer une usine modèle avec un travail correctement rémunéré dans de bonnes conditions.
Une usine de fer existe à Rustrel (Vaucluse) avec logements et école. Elle demande aux ouvriers d’être pratiquants.
Une femme chef d’entreprise et avec des idées trop en avance pour son époque, cela n’a pas plu aux nobles, bourgeois lyonnais ni aux prélats.
D’autre part, elle se laisse gruger par deux escrocs et a été mal conseillée par le clergé. Sa fortune est dilapidée et l’usine fait faillite.
Elle passera la fin de sa vie à rembourser ses créanciers.
Pauline Jaricot meurt le 9 janvier 1862 dans la misère et dans l’indifférence générale.
Cependant, elle n’est pas oubliée des Lyonnais…
Après son inhumation dans le caveau familial, sa dépouille sera transférée en 1922 dans l’église Saint-Nizier et son cœur à Saint-Polycarpe à Lyon.
Reconnaissance d'un miracle
Au cours de l’année 2012, la petite Mayline Tran, âgée de 3 ans, perd connaissance à la suite d’un étouffement avec de la nourriture. L’enfant est considérée comme perdue.
Une neuvaine à Pauline Jaricot est récitée. Peu après, la petite fille se réveille, mais avec un état cérébral très dégradé ouvrant à un pronostic végétatif sans espoir.
Pourtant, contre toute attente, elle connaît une guérison totale.
Le 26 mai 2020, le pape François reconnaît authentique la guérison attribuée à l’intercession de Pauline Jaricot, ouvrant la voie à sa béatification.
Plusieurs ouvrages ont été édités sur Pauline Jaricot, bien connue au Canada, en Amérique du Sud et en Chine.
Brigitte Géléoc
(Sources KTO et Wikipédia)
