Jeudi 28 janvier 2016. C’est le Pardon du Père Maunoir, le Tad Mad, à Plévin.
Cette année le Pardon était présidé par le Père Alain Guellec, vicaire général du diocèse de Quimper.
Il y avait aussi, pour concélébrer avec lui, les Pères :
- Lomic Gonidou, de Huelgoat
- Jean-Yves le Saux et Vincent Daniel, Gourin
- Herménegilde Caduellan, Langonnet
- Jean-Marc L’Hermitte, Rostrenen
Voici l’homélie de cette belle célébration.
Ce passage de l’Evangile que nous venons d’entendre résume d’une certaine manière l’activité missionnaire de Jésus. Le Fils de Dieu parcourt inlassablement les routes de Palestine pour annoncer le Royaume de Dieu, pour donner Dieu aux hommes et aux femmes de son temps. Jésus enseigne, c’est à dire qu’il parle de Dieu son Père. Nous connaissons les paraboles, où à l’aide d’images et de comparaisons, Jésus parle du Royaume de Dieu, montrant que ce Royaume n’est pas loin de nous, mais bien au contraire, qu’il est déjà là, comme un levain dans la pâte.
Jésus enseigne, et par des gestes et des attitudes très concrètes, il manifeste la venue de ce Royaume de Dieu. Pensons aux nombreuses guérisons qu’il opère. Il va à la rencontre d’hommes et des femmes tenus à l’écart, paralysés, aveugles,, sourds-muets ou des personnes aux prises avec des forces mauvaises et soumises au pouvoir du démon. Il les libère de tout ce mal. Il les rétablit dans leur intégrité physique, morale et spirituelle. Aux pécheurs il donne le pardon. Ce sera d’ailleurs son ultime parole sur la croix. Toutes les occasions sont données pour parler de Dieu et donner Dieu ou plus précisément pour laisser le Père agir et parler en lui. « Voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, parce qu’elles étaient harassées et prostrées comme des brebis qui n’ont pas de berger ». Le cœur de Dieu s’ouvre à la détresse de l’humanité. La miséricorde, c’est l’attitude de Dieu qui consiste à ouvrir les bras. La miséricorde, c’est Dieu qui se donne et qui accueille et qui se penche sur nous pour nous pardonner. Jésus est le visage de la miséricorde de Dieu.
C’est dans cet esprit que Jésus envoie les siens dans le monde. Nous avons entendu ce très beau témoignage de St Paul sur la manière dont lui-même vit son ministère dans la fidélité au Christ. Il a bien conscience que ses paroles et ses actes lui sont donnés par grâce et par miséricorde de Dieu. Il est le serviteur de la miséricorde de Dieu. Ce témoignage de Paul est en quelque sorte le cahier des charges ou le code de conduite de tout missionnaire, depuis les origines de l’Eglise jusqu’à aujourd’hui. Celui qui prétendrait en déroger ne serait pas fidèle au Christ et donc conduirait les hommes dans l’illusion : « Nous ne falsifions pas la Parole de Dieu, bien au contraire, c’est en cherchant la vérité que nous cherchons à gagner la confiance de tous les hommes en présence de Dieu ».
En son temps, Julien Maunoir y a totalement souscrit. Son ministère de prêtre s’est inscrit dans cette droite ligne de l’attitude de Jésus et de la conduite de Paul. D’ailleurs les gens de l’époque ne s’y sont pas trompés, parce qu’ils l’appelaient, le « bon père », le pasteur attentif au bien des personnes. C’était un prêtre brulant du désir de faire connaître et aimer le Christ. Julien Maunoir, comme tant d’autres, a été saisi par l’amour du Christ et a bien compris que sa vie était donnée, livrée, à la suite du Maître qu’il servait.
Aujourd’hui, nous pouvons lui confier notre souci des vocations sacerdotales dans nos diocèses. Par lui, nous présentons au Seigneur nos prières pour que des ouvriers apostoliques se lèvent et continuent ce beau travail d’annonce de l’Evangile pour le bien des hommes et des femmes en quête d’une parole de réconfort, d’espérance et de vie.
Le père Maunoir recherchait le bien de tous, convaincu que ce bien était Dieu lui-même et qu’il ne fallait pas laisser les gens dans l’ignorance de Dieu, car cette ignorance est la source de bien des maux. Il a trouvé les moyens adaptés pour annoncer l’évangile : les images, le chant, les processions.Tout ce qui peut contribuer à toucher les cœurs pour qu’ils se tournent vers Dieu.
Nous pouvons lui demander le zèle missionnaire pour ce temps. Nous savons bien les défis qui se posent à l’Eglise en matière d’annonce de la foi et de catéchèse. La mission est immense et elle ne peut reposer sur quelques-uns. Au contraire, elle doit bénéficier du soutien et de l’élan de tous les baptisés.
Julien Maunoir a parcouru la campagne bretonne. Comment aujourd’hui ne pas lui confier nos intentions de prière pour ce monde rural et agricole, qui vit des situations si difficiles et de véritables drames humains ? Nous en sommes tous témoins. Nous pouvons nous sentir démunis face à des questions économiques complexes, mais notre présence et notre amitié auprès des personnes qui souffrent ne doit pas faillir, encore moins en cette année de la Miséricorde. C’est le champ missionnaire qui est là devant nous. A chacun de voir, comment il peut y prendre part. Et la part de tous, est de toute façon la prière. Par notre prière, nous sommes déjà des missionnaires de l’Evangile et de l’Espérance.