Dimanche 2 juin à Mellionec : Pardon de St Julien ou St Sulian en breton. La chapelle est située dans le village de Saint-Auny.
Le Pardon a été célébré par le Père Jean-Bernard Fortuma. Après la messe, la statue équestre de St Julien a été emmenée en procession jusqu’au tantad. Après la bénédiction, tout le monde s’est retrouvé pour le verre de l’amitié.
L’origine de Plussulien a été publiée dans le Dictionnaire des communes de Côtes d’Armor, dont voici ci-dessous un extrait.
PLUSSULIEN (PLUZIAN)
Ar. Saint-Brieuc; c. Corlay.
Ev. Quimper; par.; égl. Saint-Julien.
Ploeu Sulian, 1161; Plusulian, 1195; Plebs Sulian, 1235; Santus [ulianus, 1245; Ploesulian, 1249; Plusulian, 1288; par. de Ploessulian, 1288; Plussulian, 1289; Plusulian, 1307; Ploesulyan, v. 1330, l368;par. S. Sufiani, 1392; Ploesulien, 1426, 1535-1536, 1574; Plusullien, 1685; Plussulien, 1690; breton Pluzian.
Bien que son territoire conserve des traces d’occupation très ancienne comme l’attestent, pour l’époque néolithique, les très importants ateliers de taille de haches polies en dolérite de Sélédin, pour l’Age du fer, les souterrains de Kervignac et de La Villeneuve, et, pour l’époque gallo-romaine, l’habitat du Nivizit, et qu’il s’agisse, en outre, d’une fondation bretonne primitive, Plussulien n’est mentionné dans les documents qu’à partir du XII’ siècle, et plus spécialement au XIII’ siècle.
Aujourd’hui réduire à 2 247 ha, la paroisse bretonne primitive de Plussulien est difficile à reconstituer au nord et à l’est. Outre les paroisses de Laniscat (avec ses trèves de Rosquelfen, Saint-Gelven et Saint-Ygeaux) et de Saint-Mayeux (avec ses trèves de Caurel et de Saint-Gilles-Vieux-Marché), constituées à son détriment sans doute avant le XIII’ siècle, il n’est pas impossible qu’elle ait englobé celles de Corlay, du Haut-Corlay (avec sa trève Saint-Bihy), du Bodéo (avec sa trève La Harmoye), de Saint-Martin-des-Prés et de Merléac (avec sa trève Le Quillio).
Formé avec le vieux-breton ploe, son nom rappelle le souvenir d’un saint breton honoré tant en Bretagne qu’au pays de Galles et en Cornwall. Eponyme dans le Finistère de Lanzulien, village de Cléden-Cap-Sizun, de Lossulien, village du Relecq-Kerhuon, de Sullien, village de Landrévarzec (Sulian au XI’ siècle), de Trézulien, village de Douarnenez, il l’est aussi dans les Côtes-d’Armor de Sullien, village de Trébry, et de Saint-Sulien, village de Saint-Rieul (S. Sulianus en 1164), où existait jadis une chapelle. En Cornwall, il est à l’origine de Luxulyan (Luxulian en 1282, Lansulian en 1337, Luxilyan en 1343) et de Tresillian (Tresulyan en 1325). Au pays de Galles, éponyme de Eglwys Sulien, dans le Cardiganshire, il est avec saint Mael le patron des paroisses de Corwen, dans le Merionethshire, et Y Cwm, dans le Flintshire.
La distribution de son culte n’est pas pour infirmer d’anciennes traditions galloises qui prétendent qu’il était originaire d’Armorique et aurait été un des compagnons de saint Cadfan, éponyme de Cavan (cf. ce nom), avec qui il aurait passé la mer. Fêté au pays de Galles le 13 mai, il pourrait bien l’avoir été aussi en Bretagne· à cette date. Un acte de 1243 assigne comme terme à l’engagement d’une terre à Cohiniac les « foires de Sainr-Sulien en été » (nundinas S. Suliani in estate).
C’est par analogie de son nom avec celui de Julien, en breton local Zulian, Zuyan, qu’il a été détrôné à Plussulien comme patron de l’église par saint Julien, évêque du Mans, titulaire également de la fontaine voisine. Bien que dans un acte de l’évêque de Quimper en 1245, Plussulien soit appelé Saint-julien, la substitution ne semble pas antérieure au XVe siècle. Outre qu’un document de 1321 parle de l’église Saint-Sulian, l’édifice est encore en 1392 désigné sous ce nom dans des brefs d’indulgences délivrés par le pape en sa faveur et en celle de la chapelle de Notre-Dame de Sélédin, ruinée elle aussi par la guerre de Succession du duché.
C’est en 1161, dans une charte de l’abbaye de Quimperlé qu’on trouve la première mention de Plussulien: parmi les trois personnes choisies par les moines pour les représenter dans le différend les opposant aux chanoines de la cathédrale de Nantes sur la possession de l’église Notre-Dame, figure un certain Caguallon, « archidiacre de Plussulien ». Il ne peut s’agir que de l’archidiacre du Poher, originaire de Plussulien ou y demeurant.
De la fin du XII’ à la fin du XIII’ siècle, les occurrences deviennent plus nombreuses et proviennent d’actes de l’abbaye de Bon-Repos ou de la maison de Rohan, qui fit à celle-là plusieurs donations dans la paroisse, dépendance de la châtellenie de Corlay. Si ces documents mentionnent quelques villages, comme en 1288 ceux de Kermenguy et de Kergolen (Kerencollen), en 1293 ceux de Kelfenec (Kilivenec) et de Kerigan (Quererguen), les renseignements qu’ils nous apportent restent fragmentaires. Il faut se résoudre, en l’absence d’investigations archéologiques, à ignorer ce que recouvrent des noms pourtant chargés d’histoire comme Le Hellès (du vieux-breton hen-les « vieux-château »), Lispellan (autre composé en les), Le Clandi (du breton klanv-di « maladrerie, léproserie ») ou encore Bourgerel (probable lieu fortifié).