L’autel était dressé devant la chapelle, sous un petit chapiteau blanc.
Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages et c’était bien ainsi : pas de pluie et pas trop chaud.
Le Père Anselme a célébré la messe devant une assemblée d’un cinquantaine de fidèles.
« Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu »
Dans la première lecture Josué pose la question de confiance au peuple rassemblé à Sichem :
« S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir :
les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
Le peuple répondit :
« Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux !
Dans l’Évangile, c’est Jésus qui pose la question. Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Et à partir de ce moment, beaucoup s’éloignèrent et cessèrent d’aller avec lui.
Jésus n’a pas rabaissé ses exigences pour les retenir plus facilement. Simplement, par une question, il a rappelé aux Douze la gravité de leur choix : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
« Veux-tu partir, toi aussi ? »
Cette question du Christ nous atteint, nous aussi, là où nous sommes, là où nous en sommes. Il y a tellement de manières de partir, de s’éloigner, de cesser d’aller avec le Christ !
À cette question du Seigneur, nul d’entre nous ne peut ni ne veut échapper, au moment de recevoir son Corps sous le signe du pain. Le Seigneur nous la pose, non pas pour que nous cédions à la peur ou à l’angoisse, mais parce qu’il connaît notre capacité de nous faire illusion et qu’il prend au sérieux notre liberté et notre amour.
Ce qu’il veut susciter en nous, c’est la réponse réaliste et confiante de Simon Pierre :
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)