Allier santé physique et santé spirituelle
Aujourd’hui retraité, l’abbé Jean Campion a exercé de nombreuses responsabilités comme curé, responsable de service diocésain, vicaire épiscopal, aumônier d’hôpital… Pour préserver son équilibre, il a toujours pratiqué des activités physiques et appartenu à la Fraternité sacerdotale Jésus Caritas
« J’essaie de garder un équilibre dans ma vie de prêtre entre ma santé spirituelle et ma santé physique. D’autant plus maintenant que j’avance en âge [80 ans cette année].
J’ai toujours accordé une place importante au corps et j’ai toujours pratiqué un sport, quand ma santé me le permettait. Ce fut le yoga, au début des années 1970, puis la course à pied deux fois par semaine, quand j’avais des responsabilités de curé ou au service de la catéchèse. Aujourd’hui, je marche beaucoup et je pratique aussi la sophrologie. Elle m’aide à mieux prendre conscience de mon corps et ainsi à mieux entrer dans la prière. Le matin, ce sont des exercices de respiration et de remise en éveil pendant vingt minutes. Ce n’est pas du temps perdu, au contraire… je ne peux plus m’en passer. J’y trouve la paix, la sérénité, la confiance pour la journée. C’est d’autant plus vrai depuis mon infarctus, en 2012 : je réalise combien chaque journée est un cadeau. Je cultive aussi avec plaisir mon jardin – je viens de tondre la pelouse… Cet été, j’ai ramassé mes pommes de terre, maintenant ce sont les pommes.
Dans la vie d’un prêtre, chaque journée apporte son lot d’inattendu et de relations parfois difficiles : des reproches, des jugements qui peuvent atteindre affectivement et psychologiquement. Dans les ministères que j’ai exercés, tous passionnants, j’ai parfois eu le sentiment de ne pas bien accomplir ma tâche de pasteur.
Appartenir à une équipe m’a beaucoup aidé : Action catholique indépendante, groupes de partage de la Parole, CVX et la fraternité des prêtres de Charles de Foucauld Jésus Caritas. J’y appartiens depuis mon ordination, en 1962. Avec d’autres prêtres de la “Frat”, nous nous réunissons une fois par mois. Quand j’ai commencé, j’étais le plus jeune de mon groupe. Par leur expérience, mes frères aînés m’ont aidé, m’ont accompagné dans mon ministère. L’équipe est un lieu de ressourcement, d’équilibre et de partage sur tous les plans de notre vie. Je ne raterais pour rien au monde ces rencontres. Mais d’autres équipes de prêtres, de spiritualités différentes ou de partages existent. Cela permet des temps de relecture de notre vie, de prière commune, d’entraide fraternelle.
Propos recueillis par Aude Bracq
Eglise en Côtes d’Armor
N° 10 octobre 2017