Visiter une chapelle ou une église est toujours une formidable leçon de catéchèse
Voici que nous attendent des saints par dizaines aux accoutrements chargés d’histoire. Commencer à s’y intéresser permet aussi parfois de mieux comprendre leur présence dans tel ou tel lieu.
Les sortir en procession pour certains, le jour de pardon, nécessitait en effet que l’on déshabille Pierre pour habiller Paul. Il se trouvait parfois que la paroisse n’ait pas assez de vêtements pour couvrir tous ses saints…
On peut aussi admettre que certaines statues encombrent quelques églises parce que leurs chapelles d’origine ont disparu. Ce n’est pas toujours le cas. Il est également arrivé que l’on recherche l’équilibre en déplaçant une statue vers un édifice moins fourni.
C’est ainsi que l’histoire s’embrouille et qu’il devient difficile de comprendre pourquoi sainte Barbe se trouve à Saint-Roch, par exemple. Qu’ont-ils bien pu trouver à se raconter lors des longues soirées d’hiver ?
- Je suis en granite polychrome et ai été taillée au 15ème siècle. Je suis sainte Barbe.
- Quant à moi, je suis en bois, dit saint Roch. Un ange soignant ma plaie et un chien m’accompagnent. Je suis du 17ème siècle.
Voilà que deux siècles les séparent et ne laissent que peu de chance pour une installation décidée par les mêmes bâtisseurs ! Aurions-nous eu au même endroit un lieu de culte bien plus ancien dont n’aurait subsisté que sainte Barbe ? Viendrait-elle du manoir de Kergontraly dont dépendait la chapelle Saint-Roch ? Pourquoi était-elle brisée et a disparu ou a été volée en 1979 ?
Dans bien d’autres endroits nous avons perdu le fil de l’histoire et nous ne pouvons désormais qu’en rester aux hypothèses. Les plus anciens parmi nous savent encore, parfois, pourquoi tel ou tel transfert a pu être opéré. Il serait bon d’en revenir aux emplacements choisis par nos aïeux et de fixer, au moins pour un temps, l’histoire de nos saints.
Quoiqu’il en soit, si, par hasard, il vous arrivait d’avoir quelques nouvelles de sainte Barbe, merci de transmettre. Saint Roch s’ennuie !
René Le Meur
En ce mois de Toussaint, évoquons deux saints bien populaires,
mais souvent méconnus : saint Hubert et saint André.
Tout d’abord saint Hubert (décédé en l’an 727), le 3 novembre, fêté à Tréogan, le premier dimanche du mois, lors de la fête des chasseurs.
Apparenté à Charles Martel, Hubert épouse la fille du roi Dagobert. Les chroniqueurs nous disent qu’il était connu par « les folles joies de la vie mondaine », jusqu’au jour où la grâce de Dieu et les conseils de saint Lambert l’entraînent vers la sainteté.
La légende raconte la belle histoire du cerf qu’il vit durant une chasse, un vendredi saint, et qui lui apparut avec une croix entre ses bois. « Chasser un jour pareil ? Pourquoi ne vas-tu pas prier ? », entendit-il.
C’est ainsi que, dès le 11ème siècle, il devint le patron des chasseurs.
Après une vie monastique exemplaire, il fut nommé évêque de Liège. Il était attentif à toute misère, aidant les malheureux et les prisonniers.
Saint André, apôtre et martyr (décédé en l’an 67).
Frère de Simon-Pierre, André est originaire de Capharnaüm, près du lac de Tibériade.
Disciple de Jean-Baptiste et baptisé par lui, le prédicateur désigna Jésus en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. » (Jean 1 – 29-40)
Dès lors, il suivit le Christ et ne le quitta plus. Il fut ainsi le premier disciple appelé par Jésus.
Sur la vie d’André, après la Pentecôte, on ne dispose que de récits apocryphes (non authentiques).
Il aurait évangélisé la région de Patras, en Grèce, y serait mort martyr et y aurait été enterré. La croix de saint André est une croix en forme de « X » qui aurait été utilisée pour le supplicier.
Saint André, fêté le 30 novembre, est le patron de l’Église de Constantinople, ainsi que de la Grèce, de la Russie, de l’Écosse, de la ville de Kiev et de la ville de Bordeaux.