La période estivale commence. Elle sera pour les uns un temps de repos, de retrouvailles en famille, de détente, de découvertes, de silence, pour d’autres un temps de travail, pour se mettre au service de ceux et celles qui vivront un réel temps de vacances et qui viendront visiter notre belle Bretagne. Elle sera fonction de ce que les uns et les autres voudront bien en faire, dans le souci d’un épanouissement personnel et d’un épanouissement collectif, dans le respect des diversités et des identités.
Pour ma part, voici déjà six mois que je redécouvre chaque week-end les charmes de la Cornouaille. C’est une vraie joie de se replonger dans ce terroir où j’ai grandi, où j’ai appris les premiers rudiments de la vie, où j’ai été initié à la foi chrétienne. C’est une joie aussi de se recentrer sur l’essentiel au cœur de ce pays breton qui a participé à mon éducation humaine et chrétienne. C’est aussi poser un regard neuf sur les lieux – et même en découvrir -, et sur les personnes.
Quelle chance de retrouver la générosité des Bretons de l’intérieur, mais aussi leur simplicité pour entrer en relation, pour dire les choses avec franchise, pour manifester leurs joies comme leurs mécontentements, pour donner leur totale confiance quand les craintes du départ sont estompées !
Quelle chance d’aller à la rencontre de diverses personnes qui, au nom de leur foi en Jésus-Christ, s’engagent dans diverses activités de solidarité et de justice au service du bien commun et de la dignité de la personne humaine !
Quelle chance de rencontrer des parents, des enfants, des jeunes, qui désirent mettre leurs pas dans ceux du Ressuscité pour donner saveur et orientation à leur vie ! Quelle chance de pouvoir bénéficier de temps fort intergénérationnel comme celui vécu le samedi saint pour se préparer et vivre la veillée pascale !
Quelle chance aussi de continuer de donner vie au patrimoine religieux ! Nous pourrions nous en tenir à ces pierres héritées du passé et les voir comme des vestiges d’une ancienne civilisation. Or, s’inscrivant dans la tradition de nos ancêtres, les différents bénévoles et les membres des différentes paroisses continuent de donner vie et sens à ces pardons, véritable expression d’un peuple en pèlerinage sur cette terre. En ce sens, le pape François, dans son exhortation, soulignant l’importance de la piété populaire, écrit : « Elle porte en elle la grâce de la mission, de la sortie de soi pour être pèlerins : ˵le fait de marcher ensemble vers les sanctuaires, et de participer à d’autres manifestations de piété populaire, en amenant aussi les enfants ou en invitant d’autres personnes, est en soi un acte d’évangélisation.˶ Ne contraignons pas et ne prétendons pas contrôler cette force missionnaire. » (n°124)
Merci de m’avoir donné cette joie de vivre l’Evangile avec les différents habitants du Kreiz Breizh. Merci d’être ces pierres vivantes, vous qui vivez du souffle de l’Esprit, d’être ces témoins de foi, vous qui osez sortir de vos églises pour aller à la rencontre de toute personne, notamment des plus petits, des plus fragiles, car, comme nous redit Saint Paul dans les actes des Apôtres : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (Ac 20, 35)
Merci pour votre accueil, pour les moments partagés et pour le court chemin parcouru ensemble.
Kénavo !
Abbé Roland