Mes sœurs, mes frères, chers ami(e)s,
En ce premier dimanche qui suit le dimanche de la résurrection du Seigneur, l’Eglise nous propose de méditer sur des textes très profonds, comme d’habitude d’ailleurs. Vous savez, il y a 20 ans cette année, que le pape Jean Paul II a institué le deuxième dimanche de Pâques comme : « Dimanche de la Divine Miséricorde », jour de la canonisation de sœur Faustine, l’apôtre de la miséricorde.

La première lecture de ce dimanche nous invite à revoir la manière dont les premiers chrétiens avaient compris le message de Jésus enseigné par les apôtres. Ils étaient attentifs à l’enseignement des apôtres, attentifs à la communion fraternelle, attentifs à la fraction du pain, c’est-à-dire à l’Eucharistie, et attentifs à la prière. La crainte de Dieu était dans leur cœur. La crainte de Dieu, dans la Bible, c’est lorsqu’on a le sentiment d’être saisi par la tendresse de Dieu. Les premiers chrétiens se sentaient dans une profonde relation avec leur Seigneur. Grâce à cette relation filiale l’homme nourrit sa foi à l’écoute de la Parole de Dieu, dans la prière, dans les sacrements et dans la charité fraternelle.
Dans la deuxième lecture, saint Pierre nous invite à rendre grâce au Seigneur qui, dans sa miséricorde, nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection du Christ. L’Espérance est l’une des vertus théologales que nous expérimentons dans chaque Eucharistie, plus particulièrement dans l’anamnèse, lorsque nous disons : « Nous attendons ta venue Seigneur. »
Pourtant, cette vertu, bien souvent, nous manque. Son absence nous pose beaucoup de problèmes. Quelqu’un qui n’a aucune espérance ne peut pas se situer dans le présent. Il ne vit pas l’instant présent. Tout ce qu’il fait n’a presque pas de sens à ses yeux. Ceux qui mettent leur espoir en la miséricorde de Dieu sont souvent et, même très souvent, dans la joie. Oui, sœurs et frères, Dieu nous fait grâce en nous faisant grâce de renaître pour une espérance vivante.
Dans l’évangile, saint Jean nous présente Jésus, le ressuscité, le patient devant l’incrédulité de l’apôtre Thomas. Devant le cœur de Thomas, lent à croire, Jésus reste patient. Voilà le vrai sens de la miséricorde de Dieu. Il ouvre son cœur aux misères de l’homme. Comment ? Parce qu’il est Bonté, Pitié, Compassion et Charité !
Chers amis, en ce dimanche de la Divine Miséricorde, le Seigneur nous appelle à le suivre. Il nous appelle à être bons comme Il est bon. Il nous appelle à avoir de la pitié les uns pour les autres, comme Lui a pitié de nous. Il nous appelle à avoir de la compassion les uns pour les autres comme Lui a de la compassion pour nous. Il nous appelle à être charitables les uns envers les autres comme Lui est charitable.
Bref, dans le sixième chapitre de l’évangile de saint Luc, Jésus nous dit : « Soyez miséricordieux comme votre père est miséricordieux. » Notre Dieu est bon pour nous, comme il l’est pour les ingrats et les méchants. Il nous invite aujourd’hui à faire du bien même à nos ennemis, à les aimer et à ne pas continuer à juger nos semblables. Notre Dieu veut que nous partagions avec ceux qui sont dans le besoin, que nous pardonnions à ceux qui nous ont fait du tort. Et tout cela, sans vengeance ni haine, mais plutôt selon son cœur miséricordieux.
En cette période de crise sanitaire, je vous invite à rejoindre sœur Faustine, qui prie pour le salut des âmes, par le chapelet de la divine miséricorde. Laissons nos cœurs être touchés par la souffrance de nos sœurs et frères victimes de cette épidémie et ayons une pensée spéciale pour toutes les familles endeuillées. Prenons le temps de contempler la présence de la bonté infinie de Dieu dans ceux et celles qui entourent les malades, dans ceux et celles qui se dévouent pour faire bouger les choses dans le bon sens.
S’appuyant sur le premier message de Jésus après sa résurrection, je souhaite à toutes et à tous une vie paisible malgré le bouleversement et le dérèglement des choses. Gardons vivante l’espérance que Dieu nous donne dans la résurrection du Christ, même si, souvent, comme Thomas, nous sommes lents à croire aux merveilles de Dieu surtout dans les moments les plus difficiles.
Ayons un regard miséricordieux, mes sœurs et frères, un regard qui n’enfonce pas, mais révèle au cœur de chacun et de chacune sa faiblesse et sa petitesse et, en même temps, sa dignité intacte d’enfant de Dieu.
Bon dimanche et bonne semaine
Jean Bernard, votre frère.
