Le « Je vous salue Marie », que nous chrétiens prions depuis des siècles, est composé de deux grandes parties. La première découle de l’Annonciation et des paroles que l’ange Gabriel a adressées à la jeune Marie en lui disant « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi» (Luc 1:28). La seconde s’inspire de la Visitation, lorsqu’Élisabeth a accueilli Marie chez elle en la saluant ainsi : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. » (Luc 1:42)
Cette prière, d’abord connue sous le nom de « Salutation à la Vierge bénie », contenait uniquement ces deux versets. Mais lorsque la peste noire est apparue, dite « mort noire », une autre partie fut ajoutée, pour invoquer la protection de la Sainte Vierge contre ce fléau dévastateur : « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ». Car la peste noire a fait des ravages en Europe, de 1347 à 1352, avec 25 millions de victimes, l’équivalent de 30 à 50% de sa population !
Dans son ouvrage « Le premier amour du monde », Mgr Fulton J. Sheen décrit l’origine de cet apport de la manière suivante : « On parle dans cette phrase de deux moments décisifs de notre vie, « maintenant » et « à l’heure de notre mort, ». Cela suggère un cri spontané du peuple durant un temps de grande calamité. La mort noire, qui a ravagé l’Europe et éliminé un tiers de sa population, a incité les croyants à implorer la sainte mère de Dieu pour les protéger en ces temps où la mort menaçait de frapper à chaque instant. »
La prière que nous connaissons aujourd’hui a été inclue dans le Bréviaire Romain de 1568.