(1675-1755 et 1681-1757)
Le dimanche 22 septembre 2024, en l’église Saint-Malo de Dinan, en présence d’une foule nombreuse, notre évêque, Mgr Denis Moutel, a introduit une cause en béatification des époux Claude et Marguerite de La Garaye. C’est l’occasion, pour nous, de vous présenter ces personnes méconnues.
Présentation des époux :
Le comte Claude-Toussaint Marot de La Garaye naît à Rennes le 30 octobre 1675. Son épouse, Marguerite- Marie Picquet de La Motte naît le 24 décembre 1681. Ils se marièrent en 1701.
Suite à la mort de son père et de ses frères, le comte devint l’héritier du château de La Garaye.
Après leur mariage, ils mènent grand train au château ; le comte, mousquetaire du roi, est passionné de chasse à courre ; dîners et fêtes somptueuses sont donnés.
Suite à une chute de cheval, la comtesse qui attendait un enfant perd ce dernier et se fracture le bassin. Elle ne pourra plus avoir d’enfants…
En 1710, la mort subite de l’époux de Mme de Pontbriand, sœur du comte, les bouleverse.
Au service des pauvres :
Ils vont alors suivre une retraite et, délaissant la vie mondaine, décident de servir les pauvres, après avoir entendu l’appel de Dieu.
Le château est alors transformé en hôpital pour accueillir, nourrir et soigner les indigents. À ce titre, ils vendent leurs biens pour financer leur œuvre.
Formation :
En 1714, ils vont partir se former, à Paris, à la médecine, à la chirurgie et à la chimie.
Pour la création de médicaments, le comte développe un laboratoire de chimie. Le roi Louis XV l’encourage dans cette voie et, en 1731, lui achète la méthode pour extraire les « sels essentiels » des plantes médicinales. Ces recherches seront publiées dans la Grande Encyclopédie.
Marguerite, quant à elle, va étudier l’ophtalmologie.
Pour les aider dans leur tâche, ils font appel à la Congrégation des Filles du Saint-Esprit pour tenir l’école charitable du « Petit Bon Espoir », à Taden, et pour soigner les malades à domicile.
La réputation des époux est reconnue et des chirurgiens viennent se former au château. Madame la comtesse va soigner, sans hésiter, les malades et particulièrement les malades souffrant des yeux.
Une annexe de l’hôpital de Dinan sera créée en 1733 pour accueillir 24 lits dédiés aux malades incurables.
Création d’emplois :
Monsieur de La Garaye va créer des emplois pour lutter contre la pauvreté : murs et plantation d’un parc, création de marais salants à Saint-Suliac et Saint-Père, apprentissage de tissage de coton pour les jeunes filles de Dinan avec une dotation d’installation de métier artisanal.
Une vie de dévouement :
Après avoir donné 45 ans de sa vie et une partie de sa fortune aux malades, Claude de La Garaye s’éteignit le 2 juillet 1755, dans sa 80ème année. Son épouse le rejoignit le 20 juin 1757.
Les vertus des époux La Garaye :
La foi : à la manière de saint Vincent-de-Paul, les époux La Garaye ont voulu servir Dieu en ses pauvres. Ils y voyaient leurs frères en Jésus-Christ.
La charité : elle a fait l’objet d’une pratique continue jusqu’à l’héroïsme de la part des époux La Garaye à partir de leur conversion. Très concrète, elle va de la rencontre personnelle avec les plus démunis jusqu’à l’action d’ordre social.
La sagesse : Claude était marqué par une radicalité de vie. Son épouse a fait preuve de sagesse et l’a aidé à tempérer sa générosité pour l’exercer de manière plus juste et plus durable.
La justice : Claude de La Garaye a indemnisé ceux qui auraient subi des dommages de son fait sans enquête sur leur bonne foi.
Lors de sa visite à Sainte-Anne-d’Auray, en 1996, le pape Jean-Paul II souligna leur action : « Vous gardez ainsi le souvenir exemplaire des époux charitables que furent Claude et Marguerite de La Garaye. »
250 ans après leur décès, ces époux seront-ils béatifiés ? Une enquête est en curs et des témoignages de grâces sont attendus après une prière aux époux La Garaye.
Contacts : Postulation La Garaye – 81 rue Mathurin Méheut – CS 44224 – 22042 Saint Brieuc cedex 2 ou par mail sur : postulation.lagaraye@diocese22.fr
Brigitte Géléoc
(sources KTO, brochure du diocèse, Wikipédia)