Échos du Pardon de Saint-Gildas en Carnoët
Cette année, le pardon de Saint-Gildas, en Carnoët, a revêtu un caractère particulier. Une équipe entraînée par les abbés Peter Breton (curé de Carhaix) et Georges Mutshipayi (curé de Callac), en collaboration avec le comité Kevredigezh Sant-Gweltaz et la paroisse de Callac, a proposé, ce 2 septembre, une journée à thème autour de la notion de sainteté.
Monseigneur Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, est venu en personne célébrer la messe et rencontrer les fidèles du pardon. Une belle assistance, chantante et priante a participé à cette messe, qui fut précédée par la bénédiction de la fontaine située en contrebas de la chapelle.
Des temps de réflexion
L’après-midi a été consacrée à des temps de réflexion, autour de la notion de sainteté.
Jean-Paul Rolland a retracé l’historique de la Vallée des Saints (Traonienn ar Sent), qu’il connaît depuis le début, soulignant l’originalité du projet initié par Philippe Abjean et Sébastien Minguy il y a juste dix ans… Que de chemin parcouru !
Puis le diacre Jef Philippe a présenté un résumé de la récente exhortation apostolique du pape François sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel : La joie et l’allégresse. Le Saint Père souligne l’universalité de cet appel. La joie est inhérente au fait de savoir que le Christ Jésus nous a sauvés, accomplissant les promesses des anciens prophètes. Le chemin vers la sainteté passe par les Béatitudes et le service du prochain.
Enfin, le père Hervé Queinnec (chancelier de l’évêché de Quimper) a évoqué les saints et bienheureux de la Bretagne au 2e millénaire, saints reconnus par Rome (canonisés ou bienheureux). D’autres sont en attente. Le père Queinnec a également rappelé en quoi consiste un procès de canonisation, enquête au terme de laquelle une personne peut être déclarée d’abord bienheureuse, puis, éventuellement, sainte. L’étonnement fut grand pour la quarantaine d’auditeurs et auditrices d’apprendre le nombre élevé de martyrs originaires de Bretagne.
Pour clore cette journée, un temps de recueillement était proposé, au terme duquel Mgr Moutel a incité l’assemblée à retenir trois mots-clés (les trois vertus théologales) : Foi, Espérance et Charité. La Foi nous permet de partager avec les personnes que nous rencontrons le rayonnement de notre confiance au Dieu de Jésus Christ. L’Espérance nous tourne, à la suite de la Vierge Marie, vers « la vie du monde à venir » (expression tirée du Credo). La Charité semble parfois au-dessus de nos forces : il faut demander au Seigneur de nous aider à aimer les autres.
À proximité d’une Vallée des Saints parfois contestée, les fidèles présents au pardon de Saint-Gildas, au cours de cette journée de prière, de convivialité et de formation, ont manifesté leur volonté d’établir des ponts entre foi, culture, traditions, sous l’égide de saint Gildas (sant Weltaz), qui fut il y a une quinzaine de siècles, l’un de ces géants de la foi par qui l’Évangile nous fut donné.
Jef Philippe
Photos : Hélène Barazer et Tisserand