LE NOUVEAU TESTAMENT
Saint Marc (suite)
Au chant du coq (14, 30)
Signifie de bon matin, au lever du soleil. Cette expression fait référence au reniement de l’apôtre Pierre que Jésus avait annoncé avant le chant du coq : « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. »
Le chant du coq nous renvoie à notre condition humaine, bien faible lorsqu’il s’agit de rester fidèle à Dieu.
Une légende dit que les coqs des clochers des églises seraient des volatiles embrochés par l’apôtre tant celui-ci était excédé par le reproche incessant que représentait l’animal.
« L’affaire Judas »
(Ch. 14) (voir aussi Mt 26, Lc 22, Jn 18)
Si avec une majuscule, ce mot désigne un traître, un fourbe, avec une minuscule, le judas est une petite ouverture dans un plancher, un mur, une porte, pour épier sans être vu.
Son origine provient du disciple qui trahit Jésus, avec le baiser de Judas.
« Celui qui livrait Jésus avait convenu avec eux d’un signal. Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui, arrêtez-le. » Par ailleurs, pendant son dernier repas, le Christ annonce la trahison de Judas : « L’un de vous va me livrer, un qui mange avec moi. » (14, 18)
L’expression « Pris la main dans le plat » trouve là son origine : elle signifie pris en flagrant délit, à rapprocher de : pris la main dans le sac ou dans le pot de confiture.
« Le traître, c’est l’un des douze qui plonge la main avec moi dans le plat. » (14, 20)
Par ailleurs, l’expression treize à table signifiant porter malheur vient de la Cène : Jésus et les douze apôtres sont treize (vous l’aviez déjà trouvé sans calculette) et le Christ s’étant fait arrêter et crucifier il ne reste plus que douze. La superstition s’est perpétuée, le chiffre 13 est un signe de mauvais augure. Il est dit que le plus jeune mourra, Jésus étant le plus jeune de la tablée.
Une résurrection (16, 9)
Ce terme désigne le retour de la mort à la vie dans le contexte biblique et, dans le langage courant, une guérison inattendue ou un nouvel essor.
« Ressuscité le matin du premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie de Magdala …. »
A Pâques ou à la Trinité
Projet ou engagement renvoyé à une date très incertaine, sinon à jamais.
S’il convient de ne pas faire injure à nos fidèles lecteurs en rappelant la signification de la fête de Pâques, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que la Trinité se fête le dimanche qui suit la Pentecôte (8ème dimanche après Pâques). On peut rapprocher cette expression de « à la Saint Glinglin » ou « aux calendes grecques. »
Locution née au 13ème siècle, c’était une date limite pour le paiement des créances. Mais les mauvais payeurs laissaient passer Pâques puis la Trinité sans rien payer.
A la fin du 17ème siècle, Lord Churchill, ancêtre du célèbre Winston, était duc de Marlborough : non ! Ce n’est pas le cow-boy fumeur de cigarettes du même nom, mais un capitaine de l’armée britannique qui ridiculisa plusieurs fois les Français.
En 1709, sous Louis XIV, il les combattit encore à Malplaquet (59). Pour se moquer du capitaine anglais qu’ils croyaient mort, les Français écrivirent la célèbre chanson:
Malbrough s’enva-t-en guerre,…
Il reviendra z’à Pâques ou à la Trinité …
La Trinité se passe, …
Malbrough ne revient pas.
Voilà comment cet adage est devenu à jamais populaire.
Joël Le Biavant.
Les articles précédents sur le même sujet:
La Bible et notre culture populaire (1)
La Bible et notre culture populaire (2)
La Bible et notre culture populaire (3)
La Bible et notre culture populaire (4)
La Bible et notre culture populaire (5)
La Bible et notre culture populaire (6)
La Bible et notre culture populaire (7)
La Bible et notre culture populaire (8)