Ludovic Le Denmat, à gauche, remplacera René Le Meur, cinquième au premier rang, au poste de directeur d’établissement
(Photo Ouest France)
Au terme de 23 années passées en tant que chef d’établissement à l’école Notre Dame de Rostrenen (après 15 années de direction à Saint-Nicolas-du-Pélem et 3 années en tant qu’enseignant à Plestin-Les-Grèves), je vais fermer l’école dans quelques semaines. Elle sera rouverte immédiatement par un autre responsable qui poursuivra la mission et mènera sans nul doute de nouveaux projets.
Cette transition peut être l’occasion, en toute simplicité, de redire ce qu’est aujourd’hui l’école Notre Dame à Rostrenen.
Une école enracinée
Fondée au début du XXème siècle, l’école est fière de ses racines. Les religieuses, Filles du Saint-Esprit, créent un établissement scolaire solide qu’elles placent naturellement sous la protection de Notre Dame. A l’écoute de la population, elles parviennent à rendre incontournable l’éducation et l’enseignement des jeunes enfants qui leur sont confiés. Elles en font des élèves, c’est-à-dire des personnes qui, grâce à l’école, vont devenir des femmes et des hommes libres. Jamais cette mission ne sera oubliée en s’adaptant aux époques et aux évolutions. Les racines permettent toujours à la plante de grandir jusqu’à lui donner des ailes.
Une école reliée
L’école Notre Dame assiste ensuite à la naissance du collège lycée Notre-Dame de Campostal. Ils deviennent et resteront indissociables tout en développant leurs spécificités. C’est ainsi que des générations d’élèves empruntent les mêmes chemins, de l’école primaire vers le collège, et se renforcent par l’arrivée de jeunes de la région proche et de communes plus éloignées. Un réseau des écoles catholiques de Cornouaille se constitue, de manière associative, il y a près de 40 ans. Le souci des élèves en difficulté anime les équipes enseignantes avant de favoriser l’éclosion de nouveaux projets vécus en commun : journée « Pèlerins d’un jour », rencontres sportives et culturelles, concertations pédagogiques, animations inter-écoles…
Une école singulière
La plus importante du secteur, l’école Notre Dame a aussi ses couleurs particulières. L’engagement de l’équipe éducative mérite que l’on s’attarde à ce que ce désir de « bien faire » laisse entrevoir. Surprenant et rassurant, réconfortant même, de constater combien les associations de l’école, en collaboration avec les enseignants et les employés, sont attachés « au bien vivre ensemble ». La multitude des projets engagés, qu’ils soient pédagogiques, matériels ou plus festifs, témoigne d’une école vivante et désirant encore plus s’ouvrir aux réalités de notre époque. Une école doit toujours s’interroger, résister sur l’essentiel et favoriser l’émergence de nouvelles expressions.
Une école catholique
Oui parce que, au-delà de l’analyse grammaticale, l’adjectif renforce le nom qu’il accompagne. Mais que veut dire être une école catholique en 2020 ? Tout d’abord sans doute, une école ouverte à tous, sans distinction, une école aussi qui ne vit pas son caractère propre, comme il pouvait l’être aux origines et ces dernières décennies, mais qui, pour autant, ose revendiquer son appartenance à la communauté catholique. La culture chrétienne reste bien présente par des temps bien identifiés au cours de l’année (marche et célébration de rentrée, après-midis dédiés à la culture chrétienne, accueil des visiteurs pour Noël, participation à la journée « Pèlerins d’un jour » avec les écoles du secteur…) Il s’agit tout en vivant au quotidien les valeurs, largement partagées en d’autre lieux, de les relier à La Parole dont on pourrait extraire un verset d’appui fondamental « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Et puis, surtout, il aurait fallu sans doute l’écrire au tout début de ces quelques lignes, une école ce sont des enfants avec ce qu’ils nous offrent chaque matin : la possibilité de grandir avec leur naturel enjoué, leur jeunesse qui demeure, leurs impertinences et taquineries. L’école n’est jamais parfaite, l’oublier ce serait faire fausse route. Mais elle croit toujours qu’il lui est possible, sinon toujours de changer le monde, au moins de le refaire chaque jour. C’est bien cette vitalité qui, des racines jusqu’aux ailes, donne les plus beaux élans !
Au 1er septembre 2020, l’école Notre Dame de Rostrenen sera dirigée par Ludovic Le Denmat qui gardera aussi la responsabilité de l’école du Sacré-Cœur de Maël-Carhaix. Réservons-lui un bel accueil à Rostrenen et souhaitons à l’école catholique d’avancer sereinement sur le chemin !
Merci enfin pour toute la confiance que vous m’avez accordée durant ces longues et belles années. J’emporte avec moi votre gratitude et vous assure de vous réserver une place de choix dans mes meilleurs souvenirs.
René Le Meur