Le 13 mars 2013, le cardinal Bergoglio est élu Pape, et prend le nom de François, en référence à Saint François d’Assise, le « Poverello ».
Dans son exhortation apostolique, « Evangelii gaudium » (La joie de l’Évangile), publiée en décembre 2013, le pape François nous invite à vivre et à nous réjouir de la joie de l’Évangile. Tout au long de ce texte, dans un style direct, simple et accessible, il nous redit le sens que doit prendre notre engagement de chrétiens dans le monde.
Ce texte, foisonnant et riche d’enseignements, nous bouscule dans nos façons d’être et de penser, et, ancré au monde et aux sociétés qui sont les nôtres, il nous « ouvre grand les fenêtres » vers les autres, tous les autres, avec la fécondité des façons différentes de vivre, de penser, d’aimer, de croire ou de ne pas croire, de tous nos frères humains, ces différences qui doivent rester sources d’enrichissements mutuels et non pas de conflits : « Demandons la grâce de nous réjouir des fruits des autres, qui sont ceux de tous ».
Pour que l’Église vivante continue de proposer à tous les hommes, la Bonne Nouvelle de l’Évangile, sans céder à la tentation du repli sur soi-même, il nous est demandé de témoigner, dans la joie et sereinement, du Message et de l’espérance qui sont les nôtres.
Impossible, en quelques lignes, de rendre compte de l’étendue des sujets abordés, de la fécondité des thèmes explorés, de l’enthousiasme et de la joie présents à chaque ligne ; de la foi en Dieu qui nous aime et nous pardonne, la foi en Christ Sauveur, la foi en l’Esprit qui guide et inspire.
Le « chantier » est immense, difficile et incertain, mais tellement exaltant.
Parmi tant d’autres, le rappel, non exclusif, que l’engagement envers les pauvres est le fondement de l’Église du Christ. À un moment où les sociétés, même les plus riches, peinent à offrir le minimum à un nombre grandissant de personnes, le pape François réaffirme à quel point l’attention donnée aux plus pauvres est au cœur de l’Évangile, Jésus ayant choisi de vivre pauvre parmi les pauvres ; « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger » (Mt 25) ; le service du frère, dans la diversité de ses souffrances et de ses pauvretés, n’est pas une option, mais un engagement primordial de notre foi ; pas uniquement en contribuant au mieux-être matériel, mais aussi en « prêtant attention », en considérant l’autre comme un frère humain, qui nous parle et nous enseigne, et dont nous devons préserver la dignité.
Parmi les pauvres, n’oublions pas les migrants et demandeurs d’asile, dans leur immense majorité contraints à l’exil dans des conditions de misère, de violence et d’insécurité qui font honte au genre humain ; que nous, chrétiens, sachions les accueillir sans crainte et leur offrir notre hospitalité quand, un peu partout dans le monde, l’inhospitalité est la règle ; « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25).
Une phrase encore, du pape François : « Comme elles sont belles les villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents… ».
« La joie de l’Évangile » est un texte qui soutient l’espoir, un texte enthousiasmant, dérangeant, exaltant, vivant, et tellement plein de joie.
N’hésitons pas à le lire, le relire et nous en imprégner.
Jean-Pierre Flamery, coordinateur de l’EAP de Gouarec