Saint Maudez (Vème siècle – VIème siècle) fêté le 18 novembre
Aotrou Sant Vaodez, hon Patron
Dalc’hit ar feiz en hor c’halon
Feiz birvidig hon tadou koz
Ma z’aimp ganto d’ar Baradoz
Monsieur Saint Maudez, notre Patron
Maintenez la foi dans nos cœurs
Foi fervente de nos vieux pères
Que nous allions avec eux au Paradis
En Irlande :

Maudez est né en Irlande, dixième enfant du roi Erchleus et de Getusa. Il fût voué à Dieu, avant sa naissance, en tant que dîme familiale.
Il a été instruit dans les sciences humaines et divines, avant d’entrer dans la vie monastique. A l’âge de 25 ans, il est ordonné prêtre.
En l’an 541, le pays étant en proie à une épidémie de peste, il perd toute sa famille, à l’exception de sa sœur Juvelte.
Evangélisation en Cornouaille et Armorique :
Abandonnant ses droits à la couronne, il quitte l’Irlande et participe à l’évangélisation de la Cornouailles insulaire, puis part en Armorique, accompagné de saint Tudi et saint Botmaël.
Il va s’établir provisoirement dans la région de Dol et y installer un premier ermitage, entre l’estuaire du Jaudy et du Trieux, à Lanmodez.
Notoriété :
Les pèlerins viennent y écouter son enseignement ; il guérit les sourds, les aveugles et les paralytiques.
Mais, trop sollicité par les miracles qu’il accomplissait, il rejoint un îlot de l’archipel de Bréhat, Gueldenes, appelé depuis Saint Maudez.
Avant de s’y installer, il va débarrasser l’île des insectes, serpents, vers qui s’y trouvent.
La cellule du saint, « ronde comme un four à pain » (Forn Sant Maodez), ainsi qu’une grande pierre, réputée lui ayant servi de lit (Gwele Sant Maodez) sont encore visibles de nos jours.
Il décède, entouré de ses disciples, dans le petit monastère qu’il avait construit sur cette île, et y sera inhumé.
Pour fuir l’arrivée des Normands, au IXème siècle, vers 880, une partie de ses reliques sont transportées à la cathédrale de Bourges, ainsi qu’une autre partie à Saint Mandé, près de Paris, où une chapelle est construite en l’honneur du saint.
Ces reliques seront rapportées, ultérieurement, en Bretagne. Elles seront réparties entre neuf églises, dont la cathédrale de Quimper, Châteaulin, Le Juch, Lesneven, Landeleau…
Saint thaumaturge :
Saint Maudez est invoqué pour guérir les maux des yeux à Silfiac, au Haut Corlay pour les maux de pieds, les ulcères à Pleubian, les furoncles à Trébry ainsi que pour guérir les morsures de serpents à Bréhat et à Lanmodez.
A la fontaine de Tronoën, à Saint Jean Trolimon, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maux de ventre déposent un petit morceau de porcelaine dans le fond de cette fontaine.

A Plouyé, le saint est sollicité pour la guérison des maladies de peau.
On prélevait, autrefois, une petite pincée de terre de l’île pour traiter les vers des enfants, en leur faisant boire de l’eau mélangée à cette terre. Elle avait également la propriété de protéger les troupeaux et les cultures…
De nombreuses églises paroissiales, plus de 60 chapelles et des fontaines sont dédiées à saint Maudez. Une chapelle dédiée au saint se trouve au Haut Corlay.
Sa sœur, sainte Juvelte ou sainte Juvette est également honorée, en particulier à Henvic, ou l’église leur est consacrée.
Hors de Bretagne, on le trouve à Saint Mandé près de Paris, ainsi qu’en Cornouailles britannique à Saint Mawes, près de Falmouth.
Saint Maudez a sa statue à la Vallée des Saints de Carnoët.

Brigitte Géléoc
(sources : Buhez ar Sent, Diocèse de Quimper et Léon, Bernard Rio, Wikipédia)