Saint Nicolas (270 – 328) fêté le 6 décembre
Saint Nicolas a récemment fait la une de la presse : sa statue a été inaugurée le 7 septembre à la Vallée des Saints, en présence du prince du Monténégro, Nicolas Petrovitch, né à Saint-Nicolas-du-Pélem.
O sant Nikolaz, hon fatron,
‘Vidomp un tad leun a galon,
Selaouit mouezh ho pugale,
Kasit hon fedenn da Zoue.
Ô saint Nicolas, notre patron,
Pour nous un père plein de courage,
Écoutez la voix de vos enfants,
Portez à Dieu notre prière.
Nicolas naît à Patare, en Lycie, une région située au sud de l’actuelle Turquie, vers 270, de parents chrétiens, aisés. Sa mère, Anne, est la sœur de l’évêque de Myre (Demre, en Anatolie, actuelle Turquie), nommé aussi Nicolas.
« Il n’était qu’un enfant qu’il délaissait sa nourriture lorsque venaient les jours de jeûne », nous indique le cantique.
Tout jeune, il revêt l’habit monastique, dans un monastère situé près de Myre. Ce fut à cette époque que ses parents moururent de la peste. Étant leur seul héritier, il devint riche.
Pensant que ce trésor venait de la providence, il va aider trois jeunes filles pauvres en les dotant pour leur mariage.
Premier miracle
Nicolas décide de faire un pèlerinage à Jérusalem. Pour ce faire, il décide de prendre la mer.
Le bateau va essuyer une terrible tempête et les marins croient leur dernière heure venue. Mais le saint calme miraculeusement les éléments par ses prières.
Episcopat
Après son pèlerinage, il revient à Myre. L’évêque, son oncle, étant décédé, on propose à Nicolas cette charge, qu’il accepte.
C’était l’époque des persécutions chrétiennes et l’empereur, Dioclétien, le fait emprisonner.
Cependant, il reprend la tête de l’évêché lorsque l’empereur Constantin va monter sur le trône, en 324.
Premier concile de Nicée
Nicolas prend part au premier concile de Nicée (en Bithynie) en 325, convoqué par l’empereur Constantin.
Ce concile a lutté contre l’arianisme, la doctrine d’Arius, dont voici les éléments : le Verbe n’est pas éternel, le fils n’est pas consubstantiel avec le Père et le Fils, n’est pas Dieu mais une pure créature.
Renommée
Après ce concile, saint Nicolas va décéder en 328, à Myre, en prononçant ces paroles : « Entre vos mains, mon Dieu, je remets mon esprit. » De l’huile sainte s’écoule de son tombeau et des miracles s’opèrent.
Saint Nicolas est assurément l’un des saints les plus populaires.
Son culte, né dans l’église grecque, est introduit à Rome par des moines orientaux au VIIème siècle. Il va se développer à la fin du XIème, après le transfert des reliques à Bari (Italie) en 1087. La ville de Myre étant au pouvoir des Turcs, ce culte va connaître un essor considérable au XIIème siècle.
Une église a été construite à Bari, en l’honneur de saint Nicolas.
Naissance d'une légende
Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition.
En passant par Myre, ils avaient rencontré l’évêque qui intercédait en faveur de trois personnes injustement condamnées.
Rentrés à Constantinople, les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés par Constantin.
Se souvenant de Myre, les officiers s’adressent à Dieu pour obtenir l’aide de saint Nicolas. Constantin, à qui l’évêque apparut en songe, reconnut son erreur et remit en liberté les condamnés.
Ce thème a été représenté par les artistes au Moyen-Âge, sous le titre des « Trois tribuns sauvés de la mort. »
Un trouvère du XIIème siècle a repris cette histoire et a narré, dans un de ses poèmes, l’histoire de « Trois clercs allant à l’école », mis à mort par un boucher à qui ils avaient demandé l’hospitalité, puis ressuscités par saint Nicolas. Puis les trois clercs sont devenus trois petits enfants s’en allant glaner aux champs.
Une chanson relatant cette histoire s’ancre dans la croyance populaire. Tous les ans, le 6 décembre, une personne habillée en Saint Nicolas, suivi du Père Fouettard, parcourt les villes de l’est, en distribuant des friandises aux enfants.
Les enfants mettent leurs chaussures près de la cheminée et, dans la nuit, le saint dépose pain d’épices et friandises. On n’oublie pas de mettre un verre de lait et quelques biscuits à la disposition du saint, ainsi qu’une carotte pour son âne…
Culte en France et en Bretagne
Nous trouvons des édifices dédiés au saint dans toute la France ; 32 communes portent le nom de Saint-Nicolas.
Il semblerait qu’en Bretagne, où se situent plusieurs églises et chapelles, le culte du saint ait été introduit par les Templiers. Pour notre zone pastorale, nous avons Saint-Nicolas-du-Pélem.
Il est le saint patron des écoliers, des tonneliers, des marins, des prisonniers, des avocats, des commerçants, des célibataires, de la Lorraine et de la Russie.
Il est particulièrement fêté dans l’est de la France, la Belgique, la Rhénanie.
Brigitte Géléoc
(sources : Buhez ar Sent, Ar Gedour)