Vraiment, saint Luc a pris soin d’enquêter sur la place de MARIE dans l’économie du SALUT en Jésus-Christ. On pourrait croire qu’il l’avait prise chez lui, comme « saint Jean la prit chez lui ». Nous lui devons les belles pages abondamment théologiques, de l’ANNONCIATION, de la VISITATION et aussi de la RECHERCHE de Jésus par ses parents.
Luc n’a pas craint de faire parler Marie de Nazareth : souvenons-nous des premières paroles à l’Annonciation : « Comment cela se fera-t-il, puisque je suis vierge ! » Et à partir de cela, tout sera possible à Dieu, même l’inimaginable aux yeux des humains.
Alors, saint Luc fait valoir sa compétence théologique. Celle qui accepta de dire à l’ange Gabriel : « Voici, je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » est donc celle que Dieu avait choisie depuis toujours. En elle, l’immaculée, le Fils du Très-Haut s’incarnait. L’ange la quittera sans doute pour donner la réponse, en temps voulu, à Celui qui avait conçu ce plan pour nous les hommes et pour notre salut.
Les poètes ont été bien inspirés par saint Luc quand ils écrivent : « L’émissaire de gloire descendit dans le cours de l’histoire. Il approcha du secret de la vie que Dieu se réservait : l’ange toucha celle qui le gardait et l’ombre tressaillit. Il y eut un éclair, né de la fin des temps, Dieu allait prendre chair… Ce jour-là, s’il n’y eut qu’une chair, pour recevoir l’aurore, partout monta l’espoir de faire corps enfin à la lumière… »
D’autres artistes ont voulu nous montrer leur piété et leur admiration en peignant ou en sculptant la scène de la Visitation méditée par saint Luc. Telle l’arche d’Alliance dans l’Ancien Testament, Marie, enceinte de Celui qui établira l’Alliance Éternelle entre Dieu et son peuple, traverse le pays de Nazareth à Jérusalem pour visiter celle qui porte le Précurseur : Jean le Baptiste. On discerne dans ces récits la foi éclairée de Luc qui trace déjà le parcours que le Christ Jésus fera pour nous sauver et nous ouvrir à la louange. Dans ce climat de commencement et de joie où Dieu est Maître de la Vie, voici que monte du cœur de la Vierge Marie le cantique du Magnificat. « Chantons les merveilles de Celui qui est saint, qui élève les humbles, comble de biens les affamés… » Aimons à chanter ce cantique.
Quand saint Luc enrichit notre réflexion et notre foi en racontant la nativité de Jean et celle de Jésus, il sait nous indiquer que Dieu annonce et réalise ses projets en Jésus-Christ. Voyez plutôt : Jésus naît dans la cité de David. Il connaît l’humilité et le danger. Il se manifeste aux petits, les bergers. Il est couché dans une mangeoire, donc se donnera en nourriture, un jour. Et Marie médite ces événements dans son cœur.
Enfin notre ami Luc excelle quand il nous lance, avec Marie et Joseph, à la recherche de Jésus. Le troisième jour nous découvrons, avec ses parents, que Jésus est bien le Fils de Dieu, qu’il doit « être aux affaires de son Père ». Et avec Marie méditons toujours ces événements qui nourrissent notre foi : que les baptisés grandissent avec sagesse, devant Dieu et devant les hommes.
Merci Seigneur pour saint Luc, l’Évangéliste de la tendresse de Dieu.