Judith : une femme héroïque sauve Israël
Le courage de Judith est tel qu’il a donné naissance à la dame de cœur dans les jeux de cartes. C’est une femme forte, entière et prête à tout, mais jusqu’où ? C’est ce que la Bible nous enseigne dans le livre qui porte son nom.
Le livre de Judith est un récit historique agréable à lire. Il nous montre qu’aucune puissance n’est surhumaine au point d’être invincible. La foi et le courage peuvent venir à bout des obstacles.
En effet, Judith, animée par une foi en un Dieu inébranlable, réussit à sauver son peuple en utilisant son intelligence et son charme tout en restant fidèle à ses convictions.
Le cadre historique est fictif : en effet, Nabuchodonosor est présenté comme le roi des Assyriens et le roi de Ninive, ce qui est une double erreur.
En fait, l’auteur désire que l’on s’intéresse avant tout à la morale de son récit : il s’agit d’exalter la résistance juive. L’héroïne porte d’ailleurs un nom symbolique, Judith signifie « louée, félicitée », mais aussi « la Juive ».
L’auteur décrit une femme juive idéale, à la fois belle, intelligente et riche. Veuve, elle gère les biens laissés par son mari. Elle est croyante : c’est le sens de l’expression « entièrement soumise à Dieu ».
Ces trois caractéristiques sont développées au chapitre IX, dans la prière de Judith.
« Tu es le Dieu des humbles, tu viens au secours des petits, tu soutiens les faibles, tu protèges ceux qui sont seuls, tu sauves les désespérés. »
Judith 9,11
Au chapitre X (Judith, la belle) on la voit se faire élégante, parée de tous ses bijoux et, au chapitre XI (Judith, l’intelligente), elle utilise la flatterie pour séduire.
Un jour, Béthulie, la ville de Judith, est assiégée par le général Holopherne. Après 34 jours de siège, le peuple, à bout de force et de munitions, est prêt à se rendre.
Judith encourage le roi Ozias et les anciens à mettre leur confiance en Dieu… et à la laisser faire. Elle prie Dieu et se rend dans le camp ennemi. Après quelques jours, Holopherne, subjugué par sa beauté, l’invite à sa table.
Judith, la belle, va pouvoir tromper Holopherne, la bête.
Pendant son séjour, Judith doit ruser pour ne pas manger de la nourriture impure.
Ensorcelé par le charme de la jeune femme, Holopherne lui offre un somptueux repas au cours duquel elle séduit le général et lui fait boire une grande quantité de vin.
Les invités se retirent et vont se coucher. Tandis qu’Holopherne est plongé dans le sommeil de l’ivresse, Judith, avec l’aide sa servante, l’assassine et le décapite.
Puis elle rapporte la tête du général comme trophée, à Béthulie. Au matin c’est la déroute pour les assiégeants et la victoire pour les Hébreux. Tous rendent hommage à l’audace de Judith (Judith, chap. 13.1-17).
Celle-ci refusa toujours de se remarier. Elle vécut à Béthulie jusqu’à sa mort, dans la maison de son mari.
« Personne n’osa plus menacer les Israélites du vivant de Judith et, longtemps encore après sa mort »
Judith 16,25