Le baptême de Clovis à Reims marque une étape décisive de l’histoire de France
Après des années de recherche et d’hésitations au contact des grands croyants de l’époque que furent Clotilde, Rémi, Vaast et Geneviève, c’est au sanctuaire de Saint-Martin de Tours que s’opère la conversion personnelle de Clovis au catholicisme, avant son baptême décisif par saint Rémi à Reims le 25 décembre 498. Il ne s’agit certes pas du baptême de la France à proprement parler mais ces événements marquent une étape majeure de notre histoire, un tournant qui a vite conduit, dans la logique romaine, à l’union de l’Église et de l’État.
En 484, Clovis (vers 466-511) devient à 14 ans le roi des Francs saliens, tribu païenne installée par Constantin (272-337) et ses successeurs en Belgique seconde, l’actuelle Belgique occidentale. Clovis représente le pouvoir politique romain dans cette Province, c’est-à-dire à Reims et dans les 12 cités qui en dépendent.
Tous les combats qu’il mène contre les autres peuples germaniques (les Francs rhénans ou les Alamans par exemple) attestent d’une position politique personnelle originale, puisqu’il se comporte en général romain, au service de Rome, alors que cet Empire s’est disloqué et qu’il n’y a plus d’Empereur d’Occident depuis l’an 476.
Au début de son règne, il épouse Clotilde (sainte, vers 475-vers 545, canonisée vers 560, fêtée le 4 juin), une jeune princesse burgonde d’origine estonienne et de religion catholique. Croyante convaincue, Clotilde cherche dès le début de son mariage à convertir son mari alors que d’autres de ses proches veulent qu’il choisisse l’arianisme (courant de pensée hérétique du nom d’Arius, prêtre d’Alexandrie au début du IVe siècle, visant à approfondir le dogme chrétien de la Trinité).
Clovis qui s’interroge sur la religion ne s’oppose pas à ce que les deux premiers enfants que Clotilde lui donne soient baptisés dans le catholicisme ; mais ils meurent l’un après l’autre dans leur jeune âge, ce qui peut s’interpréter alors comme une punition pour avoir délaissé les dieux de sa tribu. […]
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